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 les loups jappent, la caravane passe (tomaj&azrael)

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Azrael
Azrael
le conflans
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MessageSujet: les loups jappent, la caravane passe (tomaj&azrael)   les loups jappent, la caravane passe (tomaj&azrael) EmptyMar 17 Fév - 22:10

les loups jappent, la caravane passe
ϰ MOAT CAILIN, ANNÉE 129
Traverser le Neck se révéla épuisant, autant pour les corps que pour les esprits. Même les chevaux semblaient fatigués et nerveux, malgré les bonnes rations et les quelques pommes distribuées quotidiennement. L'atmosphère de cette région du Nord ingrate et marécageuse pesait sur le moral de ces hommes pourtant endurcis et habitués aux longs voyages. « Quand arriverons-nous à Moat Cailin ? » A ses côtés, perché sur un canasson à la robe baie, Rickard arborait une mine découragée, lui qui s'imaginait son premier voyage dans le Nord comme une véritable aventure. Il était donc naturellement déçu par le froid semblant augmenter d'heure en heure, l'air frais et humide du Neck, ses marécages trompeurs et dangereux. Et si la caravane ne rencontra aucun homme arborant la livrée des Reed des Paludiers, plus d'une fois il sembla à Azrael apercevoir une silhouette fondue dans la végétation. Regardant la route royale s'étendant en sinuant entre les hauts arbres et les lianes tombantes, le père du jeune homme haussa les épaules avec négligence. « Quelques heures, deux, peut-être trois. » Azrael espérait vraiment atteindre Moat Cailin avant la tombée de la nuit, ce qui ne tarderait pas à arriver : d'ici cinq heures tout au plus la lumière faiblirait tellement vite qu'il serait difficile de voyager, du moins avec les trois charrettes formant la caravane. Brom, un marchand itinérant se rendant jusqu'à Winterfell, avait engagé une dizaine de francs-coureurs, dont Azrael et son fils, pour l'accompagner et le protéger, lui et sa cargaison, jusqu'à Moat Cailin. Là les forces Stark prendraient la relève, déchargeant les hommes d'armes itinérants de leurs services protecteurs.

ϰ QUELQUES HEURES PLUS TARD
Moat Cailin s'étendait devant eux dans toute sa splendeur. Taillée dans des blocs de basalte noir d'un aspect huileux à cause de l'humidité ambiante régnant sur la région, l'imposante forteresse mettait en garde tout arrivant dans le Nord. « C'est incroyable ... » Et le jeune Rickard ne pouvait pas mieux mesurer ses mots, tellement cette fabuleuse construction donnait une impression de puissance et de menace. « Moat Cailin n'a jamais été prise par le sud, c'est une forteresse imprenable. » Sur chacune des vingts tours la composant, du moins celle visibles en arrivant par la Route Royale, des torches permettaient d'apercevoir de nombreux archers, prouvant la prudence montrée par les seigneurs du Nord. Et sur la plus haute tour l'on pouvait clairement apercevoir la bannière Stark, un loup-garou gris sur champ de neige immaculé, montrait clairement l'influence de Winterfell sur la forteresse, et Azrael se demanda qui commendait la place. « De toute façon qui oserait s'attaquer à une telle forteresse ? » En effet les marécages et tourbières environnant Moat Cailin rendaient fortement difficile toute approche, que ce soit de formations armées ou d'engins de siège. « Azrael, partez en avant-garde avec votre fils, et informez les Stark que nous arrivons. » Ils le savent depuis que nous sommes entrés sur leurs terres, mais Azrael se garda bien d'exprimer ses pensées. « Bien. » D'une légère pression des jambes, le franc-coureur fit partir son coursier gris à un trot plus soutenu, bientôt suivi par son fils. Une fois à l'écart des oreilles indiscrètes, Azrael s'autorisa à discuter librement avec Rickard, puisque de toute façon il leur faudrait encore une dizaine de minutes avant d'atteindre Moat Cailin à proprement parler. « Ne parle pas, je discute avec les gardes. Les gens du Nord sont un peuple loyal et accueillant, mais leur maudite fierté est quelque peu instable. Essayons de ne pas nous attirer des ennuis. » Et il ne s'agissait pas que de cela, puisque intérieurement Azrael se félicita de l'initiative de Brom de l'envoyer en première ligne : il pourrait ainsi palper l'atmosphère de la forteresse, et peut-être discuter avec la personne en charge. Car le contrat qui liait les francs-coureurs à Brom était on ne peut plus explicite : dès que les Stark prendraient en charge la caravane, alors le marchand n'était plus aucunement lié à ses anciens protecteurs, ne leur devant plus ni le gîte ni provisions. Autant dire, à Azrael de se débrouiller par ses propres moyens. Arrivés à portée d'arc, les deux cavaliers ne ralentirent pas. « Cela montre nos intentions pacifiques. » Et même s'ils étaient observés par de nombreux archers, ils continuèrent jusqu'aux imposantes portes, qui ouverte restaient surveillées par d'innombrables gardes en livrée grise, frappée du loup de Winterfell. « Halte ! Qui êtes vous, et que venez-vous faire à Moat Cailin ? » Un garde armé d'une grande lance, dont la pointe semblait un peu trop aiguisée au goût d'Azrael, les stoppa devant l'entrée. Il ne parlait pas de manière menaçante, mais sa fermeté arracha un sourire satisfait au franc-coureur. « J suis Azrael, et voici mon fils, Rickard. » Tandis que le garde les observait d'un oeil attentif, rejoint par un de ses compagnons, Azrael continua. « Nous faisons partie de la caravane de Brom,qui nous a envoyés informer Moat Cailin de son arrivée. D'après lui il a conclu un contrat avec Winterfell, selon lequel les hommes Stark prendraient en charge sa sécurité à partir de Moat Cailin. » Haussant un sourcil, le garde les fit patienter quelques minutes, pendant lesquelles il s'éclipsa à l'intérieur d'une poterne. A son retour, il s'écarta, leur montrant l'intérieur des portes. « Effectivement l'on vous attendait. Veuillez me suivre. » Avançant rapidement, le garde s'aventurant sous l'épaisse enceinte extérieure, à l'intérieur de laquelle plusieurs torches éclairaient une atmosphère encore plus humide. Malgré le fait qu'il soit déjà venu ici, il y a quelques années, Azrael sentait son coeur battre comme s'il découvrait quelque chose de nouveau.
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Tomaj Stark
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MessageSujet: Re: les loups jappent, la caravane passe (tomaj&azrael)   les loups jappent, la caravane passe (tomaj&azrael) EmptyJeu 19 Fév - 9:21

Moat Cailin... la première fois que Tomaj avait vu la forteresse, il avait environ dix ans.  Leur père les avaient emmené, Marec et lui, pour un cours d'histoire grandeur nature : Thorren Stark, le dernier Roi du Nord, la prise de pouvoir des Targaryens... appuyé par les gigantesques murs noirs de la forteresse, la leçon avait eu une grande portée sur les deux jeunes Stark. Puis leur père avait été parler avec les soldats en poste, et les deux frères en avaient profité pour jouer à explorer les ruines, Marec profitant de sa supériorité de grand pour obliger son cadet à le suivre, malgré toutes les sombres histoires que ce dernier avait entendu.
Mais il avait seize ans maintenant, et il savait bien que les fantômes n'existaient pas. La forteresse gardait le même aspect lugubre que dans ses souvenirs, mais il savait maintenant que si elle était imprenable, c'était plus dû au contingent de soldats qui la gardait qu'aux créatures de cauchemars qui étaient censés en défendre l'accès.

Tomaj et un petit détachement de soldats aux couleurs du loup-garou Stark étaient arrivés l'avant-veille à la forteresse. Ce n'était pas la première fois que le cadet des Stark commandait un détachement de soldats de son père, mais cela ne faisait pas si longtemps qu'il n'y avait personne pour le superviser. En général il s'agissait de son frère, ou de son oncle Thorren, mais pas aujourd'hui. Certes, accompagner une caravane jusqu'à Winterfell ne représentait pas une mission ardue et dangereuse, mais pour autant, le jeune homme en était très fier. Il était courant pour les seigneurs du Nord de faire escorter par leurs propres soldats les caravanes, celles-ci passant sous leur protection dès l'entrée dans leurs terres, et cette caravane ne faisait pas exception. Et puis, cela limitait également la présence de mercenaires sur les terres du Nord. Certains maîtres de caravane les tenait d'une main de fer, d'autres laissaient leurs hommes se comporter de manière beaucoup moins agréable.
Avant d'arriver jusqu'à la forteresse, la caravane devait d'abord traverser les marais du Neck. Tomaj s'y était déjà aventuré, et clairement, cette partie de Westeros ne tenait pas le haut du classement dans sa liste de préférence. Il avait beau respecter les Paludiers, un territoire de marais glougloutants n'était pas sa définition d'une terre d'aventure. Et avec la nuit qui tomberait d'ici peu, il espérait que la caravane ne tarderait plus : le Neck s'avérait particulièrement trompeur lorsque l'obscurité régnait, même lorsqu'on suivait la Route Royale. Il était donc monté sur les remparts guetter l'arrivée de la caravane avec les soldats de guet qui, plus rompu à l’exercice que lui, remarquèrent en premier les arrivants.

Avec curiosité, le jeune Stark observa l'avancée de l'avant-garde, composé d'un homme grand et massif, ainsi que d'un autre, plus élancé. Il ne resta pas longtemps à son poste d'observation cependant, redescendant rapidement pour jouer son rôle d'hôte. Temporaire, heureusement. Il n'entendit pas l'échange entre les gardes et les nouveaux venus, donnant seulement son assentiment pour les faire rentrer quand un garde l'en avisa. Effectivement, ils étaient attendus.
Tomaj les accueilli dans la Grande Salle, où une bonne flambée de bois tentait, avec un succès tout relatif, de maintenir au-dehors l'humidité des marais. Avec ses cheveux ébouriffés par le vent, qu'il tenta en vain de remettre en place, et ses joues rosies par le froid qui s'intensifiait avec le coucher du soleil, il faisait plus jeune que ses 16 ans, et était sans doute loin de l'image que l'on pouvait se faire d'un homme qui s’apprêtait à reprendre la protection des caravanes. Seul ses vêtements d'une facture plus fine que celle des soldats, ainsi que la broche en argent du loup-garou Stark qui étincelait sous la lueur du feu de cheminée, permettait de se faire une idée de son identité.


Soyez les bienvenus dans le Nord. Je me nomme Tomaj Stark.

Les accueillit-il aimablement, pratiquement certain qu'ils n'avaient pas rencontré d'autres Nordiens jusque là : les paludiers n'étaient pas réputés pour être du genre très amicaux, même s'ils  n'étaient pas agressifs. Seulement...timides ?

Vous avez bien fait d'arriver avant la nuit, la route est trompeuse à la lueur des torches. Entrez et réchauffez vous.

Leur proposa-t-il, tout en laissant s'avancer un soldat qui portait une miche de pain, un peu de sel et une carafe d'eau. Les lois de l'hospitalité, en vigueur dans tout le royaume, étaient très fortes dans le Nord, et la tradition y était particulièrement respectée. Le dîner serait servi plus tard, mais pour le moment, les visiteurs devaient seulement avoir envie de se débarrasser de l'humidité et du froid.
Maintenant qu'ils étaient dans la lumière, Tomaj ne put s'empêcher de les observer plus attentivement. Un certain air de famille les rapprochait, et le plus vieux était couturé de cicatrices. Un soldat, sans nul doute. Il s'en réjouit : l'homme devait sûrement avoir des tas de choses à raconter, et les soirées à Moat Cailin étaient plutôt ennuyeuses, depuis qu'il était arrivé. Ça, plus le confort rudimentaire, l'absence de serviteurs et de conteurs.
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Azrael
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MessageSujet: Re: les loups jappent, la caravane passe (tomaj&azrael)   les loups jappent, la caravane passe (tomaj&azrael) EmptyJeu 19 Fév - 10:55

Une fois à l'intérieur de l'imposante enceinte, Azrael fut prit d'une étrange sensation, celle qu'entouré de ces hauts et impénétrables murs, rien ne pourrait jamais l'atteindre. Comme si Moat Cailin formait un rempart qu'on l'on ne pouvait franchir, une protection sans égal. Et le franc-coureur se souvenait de déjà avoir ressenti cela lors de son premier passage, il y a quelques années de cela. Depuis qu'il parcourait les terres, principalement le Conflans, en tant que franc-coureur, rarement Azrael pouvait se targuer de se sentir autant en sécurité qu'à l'intérieur de Moat Cailin : les gens se méfiaient des cavaliers comme lui, le confondant souvent avec un chevalier errant: Et comme le disait le dicton populaire, chevalier errant, chevalier brigand sont les deux flancs de la même lame. Osant un soupir satisfait, car à présent qu'il se trouvait avec Rickard à l'intérieur des murs protégés par les hommes du Nord, le contrat approchait peu à peu de la fin, et avec la somme reçue il pourrait sans doute offrir un bon manteau d'hiver à Rickard, en plus de se fournir en provisions et matériel pour un autre voyage. Un garçon d'écurie accouru vers eux, emmitouflé dans une épaisse cape sombre, et attendit que les deux voyageurs mettent pieds à terre pour emmener les deux montures, sûrement en direction des écuries. Ignorant totalement où il allait dormir cette nuit, même s'il espérait obtenir le gîte à Moat Cailin, Azrael préféra laisser leurs baluchons, solidement accrochés aux selles, sur le coursier et le canasson, afin d'être au plus vite prêt pour le départ. « Venez vous mettre au chaud. » Souriant à l'idée d'un bon feu devant lequel il pourrait se réchauffer, Azrael adressa une moue satisfaite à son fils, qui lui semblait totalement obnubilé par la grandeur et la puissance émanant des lieux. « Ferme la bouche, on dirait un sot de Culpucier. » Lui donnant une petite tape amicale derrière la tête, le franc-coureur s'engagea dans les pas du garde, qui les mena à ce qui semblait être le bâtiment principal. Une fois les imposantes portes passées, ils se retrouvèrent dans un grand hall, faisant sûrement office de réception. La première chose que remarqua l'homme du Conflans fut le grand feu qui flambait joyeusement, et même si l'humidité semblait toujours présente dans l'atmosphère, elle semblait moins agressive, moins lourde ici. Et le froid s'éloignait un peu plus à chaque pas que le franc-coureur faisait, ses bottes résonnant légèrement sur les pierres ancestrales composant le sol.

Et puis tout à coup ils se retrouvèrent devant le maître des lieux, qui ne manqua pas de surprendre Azreal : ce dernier s'attendait à un homme robuste et fort, emmitouflé dans une grosse peau de loup, une épée pendant sur le côté. Un regard de glace, une mine féroce, comme les récits peignaient souvent les gens du Nord. Au lieu de ça il aperçu un garçon à peine plus âgé que son Rickard. Mais les apparences se montraient bien souvent trompeuses, et Azrael avait apprit au fil de ses expériences à ne jamais se fier à la première impression. Malgré ses cheveux ébouriffés encadrant un visage juvénile et aux joues rosées, le garçon se tenant devant lui portait des habits fins, sûrement taillés par les meilleures tisseuses du Nord, et plus important encore sur ses vêtements trônait le loup-garou de Winterfell, sous la forme d'une broche finement ciselée, montrant l'appartenance de cet hôte à la meute des Stark. Instinctivement Azrael se courba légèrement en signe de respect, très rapidement imité par son son fils, qui à vrai dire ne comprenait pas vraiment pourquoi il devait ployer devant un garçon de son âge. Il comprendrait bien vite. « Soyez les bienvenus dans le Nord. Je me nomme Tomaj Stark. » Tomaj, Tomaj, Tomaj, de quel rejeton s'agissait-il ? Azrael n'avait jamais vu le seigneur du Nord, Bryden Stark, mais il en connaissait suffisamment sur les grandes familles pour savoir de quel fils il s'agissait-là. Surtout que l'épouse du seigneur était une Mallister, une femme aussi belle qu'une rose de glace, Ceria. Et d'elle Azrael s'en souvenait, puisqu'il était sensiblement du même âge, lorsqu'elle se promenait dans les rues de Salvemer. Si ses souvenirs ne le trompaient pas, et en se remémorant quelques discussions avec Brom sur la route, ce bambin était le dernier-né de Bryden et son épouse, celui des louveteaux que l'on disait le plus aventurier, le plus prompt à traîner avec les soldats de son père et à se faire aimer par le peuple rude mais loyal du Nord. En tout cas ses manières avaient tout d'un seigneur, son ton amical plaisant immédiatement à Azrael. « Vous avez bien fait d'arriver avant la nuit, la route est trompeuse à la lueur des torches. Entrez et réchauffez vous. » Un soldat s'avança plateau en pain, sur lequel trônaient du pain, un bol de sel et de l'eau, ce qui ne manqua pas de réjouir au plus haut point Azrael. Car en leur accordant la protection due à l'hôte, il exigeait de la part du franc-coureur et de son fils qu'ils respectent le droit de l'occupant des lieux à fixer des règles de vie à tous ceux qu'il accueille : l'adage populaire disant communément son toit, sa loi. Et cela convenait parfaitement à Azrael et à Rickard, qui n'aspiraient qu'à un peu de repos avant de partir encore une fois sur les routes froides du Neck, peut-être en direction du Trident. « Je ne peux que vous remercier pour votre accueil chaleureu, monseigneur. » Ce disant Azrael prit une miche de pain qu'il cassa en deux, avant d'en parsemer la mie sombre d'un peu de sel. Tendant la moitié à Rickard, ils mangèrent rapidement, arrosant le tout d'un peu d'eau. Intérieurement, et même s'il ne le montra pas, Azrael se sentait soulagé d'être désormais sous la protection d'un Stark de Winterfell : ce sentiment de sécurité n'était que trop rare pour les gens de sa trempe. « Je me permet de vous présenter mon fils, Rickard, qui m'accompagne sur les routes en tant qu'écuyer. » Mais aussi afin que son père soit en mesure de le protéger, les souvenirs de l'attaque des Fer-Nés restant encore trop vivace dans l'esprit du franc-coureur malgré les années passées. Mais il ne pouvait raconter ce triste épisode au jeune seigneur du Nord, ne voulant pas l'incommoder avec ses histoires. « Quelles sont les nouvelles du Nord ? Dame Ceria, votre Mère, se porte-t-elle bien ? J'étais de Salvemer par le passé. » Cette dernière phrase devait suffire à Tomaj pour faire le lien, mais Azrael ne savait pas si cette discussion allait intéresser le petit homme. Mais bien trop peu de fois le franc-coureur se retrouvait face à si noble personne, si bien qu'il ne savait pas tellement de quoi ils discutaient d'ordinaire.
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Tomaj Stark
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MessageSujet: Re: les loups jappent, la caravane passe (tomaj&azrael)   les loups jappent, la caravane passe (tomaj&azrael) EmptyJeu 19 Fév - 19:43

Il est vrai que Tomaj était loin du cliché de l'homme fort du Nord, l'air à demi sauvage et prêt à fendre des crânes à la première marque d'irrespect. Sa mère le lui répétait sans cesse, appuyée par son père de temps en temps : « Comment veux-tu imposer ton autorité et te faire obéir des hommes d'armes alors que tu ressembles à l'un d'entre eux ?». Elle n'avait pas tout à fait tort, même si son cadet ne voulait pas le reconnaître. Mais pour autant, il n'ambitionnait pas d'être celui devant qui tous s'inclinaient : il laissait ça à Marec, cela lui allait comme un gant. Il préférait se mêler à ses hommes et gagner leur respect plutôt que d'imposer son autorité juste parce qu'il était un Stark... mais expliquer cet état de fait à sa mère était une mauvaise idée, si bien qu'il n'avait jamais essayé. Elle espérait faire de lui un fils cadet bien éduqué, tout prêt à reprendre la succession de son frère s'il lui arrivait quelque malheur, et clairement, il la désespérait bien assez sur ce sujet pour se risquer à le faire sur un autre.
Mais le nouveau venu ne s'y trompa pas pourtant, et il s'inclina brièvement, aussitôt imité par son compagnon. Le jeune Stark laissa instinctivement courir ses doigts sur la broche d'argent qui retenait l'attache de sa cape en laine : cadeau pour son seizième anniversaire, pas si lointain que ça d'ailleurs, elle dévoilait son identité plus sûrement qu'il ne le faisait lui-même. Il aurait pu se présenter plus avant, mais ici, dans cette forteresse sombre et humide, il lui paraissait étrange de décliner son identité comme s'il se trouvait en présence de la Cour de Winterfell. Même s'il lui fallait tenir son rang, et donc pour ça respecter un minimum le protocole, rien ne l'obligeait à aimer cela. Il hocha simplement la tête en signe de reconnaissance avant de souhaiter la bienvenue aux deux voyageurs, avant garde des quelques autres qui composaient la caravane.

Tout en leur offrant le pain de l'hospitalité, Tomaj se tourna vers un autre soldat pour savoir où en était le reste du groupe. Les charrettes avançaient bien plus lentement que deux hommes seuls, mais elles ne tarderaient pas. Mais hors de question pour le louveteau de regagner son point d'observation. Tandis que le plus agé des deux le remerciait pour son hospitalité, Tomaj eut un sourire amusé. Clairement, Moat Cailin n'était pas l'endroit le plus chaleureux de Westeros, et un peu de pain arrosé d'eau constituait sinon un repas frugal, du moins une bien pauvre chère. L'homme reconnaissait ses présents pour ce qu'ils étaient, et cela démontrait déjà sa lucidité. Il avait l'air franc et honnête, les manières d'un soldat aguerri, et était sans nul doute un homme qui savait tenir sa parole. Ici, dans le Nord, c'était une énorme qualité qui, dans Westeros, se faisait pourtant bien rare.


Si le cœur vous en dit, ma table sera un peu plus garnie ce soir, et la forteresse peut vous abriter pour la nuit. Certes, ce n'est pas Winterfell, mais un toit sur la tête et un bon repas, c'est le mieux que je puisse vous proposer, messire.

L'homme lui présenta ensuite son fils, ce qui expliquait l'air de ressemblance, avant de demander des nouvelles du Nord. Un bref instant, Tomaj se sentit envieux du jeune homme, qui menait une vie d'aventurier aux côtés de son père sans avoir à se soucier d'autre chose que de se trouver un abri pour la nuit, et de la nourriture pour le lendemain. Tout à sa réflexion, il n'oublia pourtant pas ses bonnes manières et s’apprêtait à répondre quand un soldat s'avança, lui signifiant que le reste de la caravane était à portée de vue. Le jeune Stark hocha la tête et reprit la parole.

Je crains que le devoir ne m'appelle, j'ai encore quelques détails à régler avec le maître de caravane. Si vous souhaitez vous débarrasser de la poussière de la route avant le repas, j'ai fait préparer une salle à votre intention. Will que voici vous montrera le chemin, et j'enverrai vos compagnons vous rejoindre dès leur arrivée. Nous continuerons cette conversation au repas.

Indiqua-t-il en désignant un soldat qui attendait devant les portes. Moat Cailin était peut-être grande, mais les salles disponibles étaient réduites, au vu de l'état de la forteresse. Les chambres individuelles étaient une denrée bien rare, mais les protecteurs de caravanes ne dormaient pas tous à l'auberge, n'est-ce pas ? Il n'empêche, Tomaj espérait un peu que l'homme accepte sa proposition de dîner : s'il était de Salvemer, il savait que sa mère serait enchantée de recevoir des nouvelles de chez elle, même s'il y avait de fortes chances pour que Azrael n'y soit plus repassé depuis un bout de temps.
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Azrael
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MessageSujet: Re: les loups jappent, la caravane passe (tomaj&azrael)   les loups jappent, la caravane passe (tomaj&azrael) EmptyJeu 19 Fév - 22:12

Malgré son air jeune et sans expérience, Tomaj parlait en affichait un sourire agréablement enjoué, comme s'il se réjouissait de la présence du franc-coureur à Moat Cailin, ce qui ne manqua pas d'intriguer Azrael : d'habitude les gens se méfiaient de lui, surtout les nobles importants tel qu'un Stark. Après tout ils n'avaient besoin de francs-coureurs qu'en temps de guerre, et aux dernières nouvelles le royaume connaissait la paix, même si la mort du roi Viserys entraînerait sûrement son lot de conflits et de sang. Quoiqu'il en soit les paroles du jeune loup furent de meilleure augure. « Si le cœur vous en dit, ma table sera un peu plus garnie ce soir, et la forteresse peut vous abriter pour la nuit. Certes, ce n'est pas Winterfell, mais un toit sur la tête et un bon repas, c'est le mieux que je puisse vous proposer, messire. » Le dernier mot, messire, fit sourire Azrael : il n'avait rien d'un sire, n'ayant jamais occupé un quelconque poste d'importance. Mais l'invitation du jeune homme du Nord fit tressaillir Rickard, qui ne s'attendait sans doute pas à une telle invitation de la part du fils cadet du seigneur de Winterfell. Car non seulement il les invitait à partager sa table, mais qui plus est il leur proposait le gîte pour la nuit. Tant de générosité étonna Azrael, qui pour la peine décida de se montrer souriant et agréable, tout en restant, au fond, prudent. S'il avait apprit une chose après tant d'années à trotter sur les routes, c'était que les nobles seigneurs ne donnaient que bien rarement quelque chose sans en attendre en retour. Mais Tomaj était jeune et sans expérience, et il semblait bon : peut-être Azrael se trompait-il. En tout cas il l'espérait. « Je vous remercie pour votre générosité, monseigneur. » Rickard parla d'une voix calme et assurée, ce qui ne manqua pas de surprendre, agréablement, son paternel : son fils avait tendant à se montrer brusque et parfois un peu trop direct, tout comme lui d'ailleurs, mais il semblait apprendre les leçons de politesse et de courtoisie parfois enseignées le long de la route. C'est à ce moment qu'un soldat arborant les couleurs Stark s'avança, chuchotant quelques mots à l'oreille de son seigneur. « Je crains que le devoir ne m'appelle, j'ai encore quelques détails à régler avec le maître de caravane. Si vous souhaitez vous débarrasser de la poussière de la route avant le repas, j'ai fait préparer une salle à votre intention. Will que voici vous montrera le chemin, et j'enverrai vos compagnons vous rejoindre dès leur arrivée. Nous continuerons cette conversation au repas. » L'idée de pouvoir se décrasser empli l'esprit du franc-coureur de bonne humeur : il pourrait ôter cette couche de poussière de ses habits, éloigner cette humidité puante régnant su le Neck de son corps, et peut-être même se raser, qui sait. Du moins si de l'eau chaude était mise à leur disposition. « Je veux bien vous avouer qu'un peu d'eau fraîche pour ôter toute cette poussière ne serait pas de refus, je vous en remercie. » Et tandis que le cadet de Winterfell s'éloignait, le fameux Will les accompagna dans la dédale de couloirs. « Cours jusqu'à nos montures et ramène nos baluchons, puisque nous passerons la nuit ici. Et ne traîne pas en route. » Grognant, s'imaginant déjà porter une multitude de sacs solidement attachés, Rickard s'éloigna avant de laisser le temps à son père de lui administrer une taloche sur l'arrière de la tête, avant de le rejoindre une dizaine de minutes plus tard.

La pièce, assez grande pour accueillir de nombreuses personnes, servait visiblement aux nettoyages corporels, avec un grand chaudron en bronze sous lequel un feu maintenant l'eau à une température fumante. Dès qu'il vit son fils arriver, Azrael lui intima de se laver complètement, et bientôt autant père que fils se retrouvèrent nu dans la plus grande intimité, se passant des brosses dures sur leurs corps meurtris, s'arrosant d'eau presque bouillante. Quelques savons rugueux étaient même disposés autour du chaudron, une marque d'attention de leur hôte très appréciée par Azrael et son fils. Ce dernier possédait encore une face imberbe, hormis quelques poils poussant ça et là sur son menton, mais son franc-coureur de paternel tenait à se présenter à la table de Tomaj sous son meilleur jour. Fouillant dans ses baluchons, il en dégaina un petit couteau extrêmement bien aiguisé, qu'il utilisa pour se raser au mieux sans une glace, se faisant aider de Rickard. Une fois lavés au mieux, les deux hommes de Salvemer trempèrent leurs habits dans l'eau chaude, voyant la poussière s'en détacher avec plaisir, avant de la suspendre à des fils prévus à cet effet. Quel confort, après la longue traversée des marécages ! Une fois vêtus de propre, Azrael insista pour qu'ils enfilent leurs meilleurs vêtements, ils avaient fière allure. C'est à ce moment qu'entrèrent une partie des hommes accompagnant la caravane marchande, et aussitôt ils se mirent à discuter, à prendre des nouvelles sur la dernière partie du voyage. Brom arriva aussi à son tour, lançant à Azrael une petite sacoche contenant le paiement pour ses services, à lui et à Rickard. Oh ce n'était pas grand chose, mais encore une fois tout travail méritant salaire, les deux francs-coureurs originaires du Conflans ne s'en montrèrent que satisfaits. Ne sachant ensuite trop que faire, et ne connaissant pas Moat Cailin de l'intérieur, Azrael et Rickard déambulèrent dans les couloirs jusqu'à retrouver la grande salle où ils avaient été accueillis par Tomaj. Ce dernier ne s'y trouvait pas, mais ils attendirent là, s'asseyant près du feu, en attendant qu'on ne leur indique l'heure de se rendre à la table du maître des lieux.
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MessageSujet: Re: les loups jappent, la caravane passe (tomaj&azrael)   les loups jappent, la caravane passe (tomaj&azrael) EmptyVen 20 Fév - 20:31

Même si cela ne l'amusait pas plus que ça, Tomaj savait tenir son rang et se comporter comme un hôte plus que courtois. Il déléguait volontiers les responsabilités quand il avait le choix, hors là, il ne l'avait pas. C'était peut-être pour ça qu'on lui avait confier le détachement qui assurait la sécurité de la caravane, après tout : pour lui rappeler un peu quels étaient ses devoirs. Quant à inviter le franc-coureur à passer la nuit à Moat Cailin...
Dans le Nord, l'hospitalité était sacrée. Peut-être était-ce dû au climat rude, peut-être à autre chose, quoi qu'il en soit, accueillir les voyageurs étaient un devoir pour chaque seigneur nordien. Un devoir, et même un plaisir parfois : le Nord était éloigné des grands axes, et les nouvelles étaient parfois difficile à obtenir. Les voyageurs avaient connaissances de beaucoup de choses, grandes comme petites, et il était toujours intéressant de les écouter. Quoi de mieux pour ça que d'inviter les voyageurs à sa table ?
Tomaj était apprécié des petites gens, qui louaient son courage et sa simplicité, et il le savait pertinemment. Son habitude de ne pas coller exactement à ce que l'on attendait d'un noble était bien vu par le peuple. Mais le jeune homme était le dernier-né des Stark, celui dont l'avenir ne dessinait ni château, ni terres. C'était bien plus évident pour lui de se montrer courtois et agréable, justement parce que les responsabilités ne l'étouffaient pas. Certains insinuaient peut-être qu'ayant souffert de l'inquiétude continue de ses parents pour son aîné, il cherchait maintenant l'amour ailleurs, mais pour autant, il ne cherchait pas à se faire aimer à tout prix.
Avec Tomaj, ce n'était pas compliqué. Il était un bon juge des caractères, en général. Observateur attentif, il se trompait rarement quand il s'agissait de juger ceux qui l'entouraient, et c'est pour cela qu'il semblait aussi ouvert et avenant, aussi prompt à accorder sa confiance. Mais il ne fallait pas se méprendre : ceux qui trahissaient sa confiance la perdait à tout jamais. Le louveteau savait s'entourer, se montrait conciliant et attentionné, mais si quelqu'un le trahissait, il ne fallait pas attendre de deuxième chance. Encore une chose que ni son père, ni son frère aîné ne pouvaient se permettent : en tant que seigneur régnant, ils se devaient de faire des concessions. Pas Tomaj.

Le jeune loup laissa les deux hommes se laver de la poussière de la route et partit accueillir le reste de la caravane. Il connaissait un peu le chef du convoi, ce dernier faisait parfois des escales à Winterfell, et envoya ensuite les hommes se rafraîchir tandis qu'il allait s’enquérir du dîner. Il ne fallait pas y voir autre chose que l'hospitalité du nord, même si le jeune Stark se réjouissait d'avoir des nouvelles fraîches. Le corbeau annonçant la mort du Roi Viserys était récent, et le point de vue des francs-coureurs étaient intéressant. Car évidemment, qui disait mort du roi disait succession, surtout vu les candidats en présence. Et cela annonçait la guerre, à plus ou moins grande échelle. Tomaj ne savait pas trop s'il fallait s'en réjouir ou pas : il était jeune, il rêvait d'aventures, de combats et de batailles épiques, que son nom soit chanté par les conteurs. Mais il savait également le revers de la médaille, le sang versé, les terres piétinées. Mais il était encore jeune : était-ce mal de rêver de gloire ?

La salle qui tiendrait lieu de salle du banquet était contiguë à la salle où il avait accueilli les membres de la caravane. Plus petite, elle était plus richement décorée : les blasons des maisons du Nord ornaient les murs, et le loup-garou Stark, gris sur champ de neige blanche, y tenait une bonne place. Le feu qui pétillait dans la cheminée chassait agréablement l'humidité, et les tables et bancs étaient prêt à accueillir une vingtaine de convives. Le repas ne serait pas somptueux, mais bien assez pour faire oublier aux hommes les rigueurs de la route : légumes, pain, poissons, sans oublier deux chevreuils que Tomaj et ses soldats avaient tiré peu avant leur arrivée à la forteresse. A cela, il fallait ajouter la bière et le vin que le louveteau avait négocié avec le propriétaire de la caravane.
Ce n'était pas Winterfell : sa mère avait le don d'organiser des dîners somptueux , et les cuisiniers se surpassaient souvent. Ici, tout était plus austère, mais le jeune Stark doutait que cela déplaise aux hommes, qui avaient sans doute plus l'habitude des manières rudes que des tables civilisées.

Tomaj envoya un soldat chercher les nouveaux arrivants, qu'ils puisent se restaurer avant de prendre un peu de repos : presque tous avaient accepté son invitation de demeurer à Moat Cailin pour la nuit, et il avait fourni des vivres à ceux qui étaient repartis. L'homme de l'avant-garde et son fils ne faisaient pas partis de ceux-là : le jeune homme se réjouissait d'avance de pouvoir leur parler. Il n'avait pas oublié que l'homme lui avait dit être originaire de Salvemer. Quand les premiers invités entrèrent, Tomaj s'appréta à jouer les hôtes, accueillants avec le sourire les francs-courreurs et les meneurs de caravane. Bien peu de ses convives pouvaient se targuer d'être ainsi invités, et il espéra secrètement qu'en temps de guerre, on se souviendrait de l'hospitalité des Stark... pas que les francs-coureurs aient un poids énorme lors d'une crise politique, mais les bras armés étaient toujours meilleurs de son côtés que de celui de ses éventuels ennemis.
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MessageSujet: Re: les loups jappent, la caravane passe (tomaj&azrael)   les loups jappent, la caravane passe (tomaj&azrael) EmptyMar 24 Fév - 10:40

Les deux parents savouraient la chaleur du feu, bienvenue après l'humide et froide température du Neck, l'impression que l'air y était plus lourd et collant que partout ailleurs. Sur le visage fatigué d'Azrael se lisait un contentement simple, celui d'avoir correctement réalisé son travail pour la journée, profitant maintenant d'un peu de repos et de la générosité du jeune Stark. « C'est fort généreux de la part de notre hôte que de nous inviter à sa table et nous offrir le gîte pour la nuit. Ne lui faisons pas honte, veux-tu. » Car le franc-coureur savait que beaucoup de ses semblables ne faisaient usage que de peu de manières, qu'ils soient en compagnie de haute ou basse naissance. Mais Azrael n'était pas de cet acabit : ayant côtoyé pendant son enfance les gardes personnels du seigneur Theomar Mallister, il savait comment parler, plus ou moins, en présence d'importants seigneurs, ayant perfectionné cela au cours de ses voyages avec de riches marchands. Le natif de Salvemer avait donc naturellement tenté d'inculquer quelques notions ce concernant à son unique rejeton, espérant que cela servirait en des occasions telles que celles-ci. « N'aies crainte Père, je saurai me porter. » Azrael remarqua le petit sourire en coin affiché par Rickard, ce qui lui rappela un petite épisode survenu quelques mois auparavant. « Comme cette nuit dans une taverne de Vivesaigues ? » Cette évocation arracha un rire amusé aux deux compères, tandis que les souvenirs affluaient. Après un long voyage traversant le Conflans de long en large, les francs-coureurs profitaient de la bourse bien remplie gagnée à l'occasion pour vider quelques pichets de bière dans une taverne miteuse de la capitale de la région. Tenant bien moins l'alcool que son père, le jeune Rickard n'avait pas hésité à s'embrouiller avec quelques jeunes écuyers de sortie, et seule la voix menaçante et le regard perçant d'Azrael avait empêché les quelques coups de poings échangés de se muer en rixe plus importante. Et pour la peine Rickard avait dû fermer l'oeil, la peau sombre à cause d'un coup reçu, pendant près d'une semaine.

Perdus dans leurs pensées, les regards plongés dans les flammes dansantes, les deux francs-coureurs furent interrompus par Will, le garde de Tomaj, les informant que le repas était prêt. Lorsqu'ils furent introduits dans la salle à manger, Azrael fut impressionné par la différence avec la grande halle, malgré la taille réduite de la pièce où se tiendrait le repas. S'imposant silence, le franc-coureur admira quelques secondes la multitude de blasons parant les murs, lui qui ignorait une bonne partie des noms de maisons arborant de telles couleurs. Il reconnaissait bien le lézard-lion de la maison reed, ou encore l'écorché des Bolton, et, évidemment, le loup gris courant sur fond de neige de Winterfell et des Stark, mais la plupart lui restaient inconnus. Observant rapidement la table, qui pourrait sans doute accueillir une vingtaine d'affamés, Azrael se réjouissait d'avance d'un bon repas chaud : il n'avait que rarement siégé à la table de seigneurs, et il savait par expérience qu'ils ne mangeaient pas la même chose que les gens comme lui. Ce fut donc l'eau à la bouche que le franc-coureur et son fils s'installèrent à la table, non pas auprès de la tête, où trônait déjà le jeune seigneur accompagné de quelques uns de ses hommes importants, mais là où s'asseyaient en général les gens comme lui : au bout. Mais cela importait peu à Azrael, même s'il espérait au cours du repas avoir l'occasion de discuter quelque peu avec le jeune Tomaj. « Va donc saluer le Stark, remercie-le encore de son invitation. » N'ayant que peu envie d'aller se frotter à la noblesse, Rickard abdiqua néanmoins de sa résistance devant le regard obstiné de son père. S'approchant de Tomaj, il courba légèrement la tête avant de parler. « Monseigneur, j'aimerais encore une fois vous remercier, également au nom de mon père, de votre générosité. Père aimerait savoir si sa seigneurie dédaignerait de lui accorder quelque discussion au cours de ce repas ? » Parlant d'une voix polie et courtoise, Rickard espérait ne pas se faire éconduire devant tant de noblesse.
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