Ser Horas,

Il y avait longtemps que nous n'avions pas échangé. La dernière fois doit remontrer à mon dix-huit ème hiver et notre dernière rencontre de l'année cent vingt sept. N'est-ce pas affligeant de laisser une dame sans nouvelle à moins que ma dernière missive ne vous soit parvenue ? Quelle ne fut pas ma surprise en apprenant que vous étiez revenue à Hautjardin pour servir votre frère !

Mais défendre le Bief et retrouver les terres sur lesquels vous avez grandi doit vous emplir d'une certaine nostalgie ? Enfin, je l'imagine bien, il faut tout de même compter le nombre d'années que vous avez passées à voyager n'est-ce pas. Alors, vous êtes revenu dans l'espoir de servir de Bief et le défendre contre Dorme. Je prie les sept pour que personne de votre maison ne soir gravant blesser ou tué dans cette guerre. Et les Dieux savent bien que la guerre est à notre porte même dans les sept couronnes. N'est-pas fou qu'on se dispute le trône alors qu'on devrait pleurer notre feu roi.

C'est dans l'attente d'une désirions rapide que je prie pour nos majestés, ainsi que ma famille, désormais en comité restreint. Avez-vous eu vent de la triste affaire des Tully ? Ou vos voyages vous ont-ils coupés du monde ?

Je prie pour vous et pour votre vie.

R. Tully

© sobade.

Ser Horas,

Le temps restera toujours et encore un loisir des Dieux pour voir comment leurs créatures peuvent évoluer dans l'espace qu'ils ont créé pour nous. La question du temps et ses marques ne sont point une offense envers moi, c'est même un compliment de savoir que mes mots parlent de la maturité que j'ai gagnée malgré moi. Vous ne m'en verrez peut-être pas ravie, mais réjouie de grandir. Pourtant, le temps fera ses ravages et les Sept auront dans l'idée de voir mon teint devenir blafard malgré moi. Cependant, devenir mûr est une chance de découvrir à tout âge les plaisirs d'une vie que nous ne pouvons connaître dans la fleur de la jeunesse, Messire.

Cependant, vous m'envoyez navrée tout autant de ne pas voir reçu ma dernière lettre, c'est néanmoins peut comparable à l'émois que j'ai éprouvé à ne pas vous voir lors de la fête donnée dans le Conflans pour mon dix-huitième hiver. Une fête néanmoins délicieuse, mais vide de vos aventures que j'ai su apprécier l'année précédente. Les Mestres feraient bien parfois de revoir leurs connaissances à la Citadelle comme le dit souvent celui de Vivesaigues. Sachez que témoins, je trouve qu'ils restent de bons conseils pour une jeune femme telle que moi.

Sachez que je me réjouis de vous savoir en sécurité à Hautjardin, loin de la guerre et de la désolation qu'elle amène. Imaginez donc l'effroi qui pourrait saisir votre famille à l'annonce de votre décès. J'en frissonne moi même en vous écrivant ces mots. L'idée m'est inimaginable. Mais la guerre n'est qu'un passage obligé vers la paix, détruire des vies pour en permettre d'autres, c'est tout de même doucement ironique. Les Dieux n'ont-ils aucune pitié envers nous ? Sachez cependant que je continuerais de prier pour les conflits à venir dans l'espoir que ces derniers cessent rapidement et que les beaux jours d'insouciance puissent revenir de nouveau.

Hélas, vous me voyez navré de vous apprendre la nouvelle moi même. Triste nouvelle en vérité, puisque que Ser Tully, mon père, et sa Dame, ma mère, ne sont plus. Les ravages du temps et de la maladie comme nous le disons si bien. Cependant, la charge de Vivesaigues et du Conflans revient désormais à Edmond, et au-delà de la tristesse qui m'a cloitré dans mes appartements trois jours durant, je crains pour sa vie et pour les personnes envieuses de nos terres. Je m'efforce cependant d'être de bon conseil pour lui avec notre maître d'armes. Je dois vous avouer que la guerre, la mort de ma famille et la crainte envers l'espion des Lannister chez moi, me laisse effrayé par le futur.

Je prie pour que cela cesse, en espérant que cette fois, le corbeau ne se perde pas.

R. Tully

© sobade.