Le seigneur des Eyrié alla à la rookerie de son château pour prendre ses messages directement. Bien sûr, il pourrait laisser son mestre les lui apporter, mais il sent qu'il est important d'avoir le moins d'intermédiaires entre lui et ses messages. Aussi son mestre est de plus en plus vieux et son esprit semble être de plus en plus obscurci par son âge. Il est encore fonctionnel, mais Lucas sent qu'un remplacement sera nécessaire dans un avenir proche, mais il sent que c'est difficile de remplacer quelqu'un qui a été présent pendant longtemps dans sa vie. Plusieurs décrivent le seigneur comme solitaire, mais il s'attache très certainement à certains individus et il a quelques problèmes à se couper de leur présence. La rookerie est aussi un très bon endroit où avoir un peu de pays, si l'on est capable de tolérer le bruit des corbeaux, c'est pratiquement silencieux.

Le corbeau qui s'occupe de Port-Réal a un message attaché à son pied. Il le retire promptement et regarde tout de suite celui-ci. Le message à tous les signes d'une missive royale officielle. C'était quelque peu inattendu, mais ce genre de message arrivait périodiquement. Le seigneur est par-dessus tout curieux sur sa possible nature. Lucas et Viserys ne sont pas vraiment amis, mais tous les deux ont un niveau d'affinité que l'on pourrait décrire comme largement positive. Non seulement sa 1re épouse fut sa tante, mais le fils de sa deuxième épouse est son écuyer depuis quand même plusieurs années. En fait, il a traîné dans le Val presque plus longtemps que nulle part autre sur le continent. C'était son père qui avait commencé son entraînement en utilisant ses techniques habituels d'intimidation pour le motiver. Sirius utilisait d'un peu de retenu devant un héritier potentiel à la couronne. Lucas jugeait que ce c'était un miracle qu'on le laisse garder le jeune Aemond après la mort de Sirius, mais le prince devient quand même l'écuyer du nouveau seigneur.

Comme son écuyer passe à travers son esprit en ce moment comme une potentielle raison de ce message, il remarque immédiatement le nom Aemond quelque part dans le manuscrit. En fait, le nom revient plusieurs fois dans cette missive. Finalement, Lucas se décide à tout simplement regarder lire celui-ci. Un message royal se devait d'être important et ne pouvait pas être ignoré. Lucas finit par se convaincre de lire chaque ligne du message attentivement. Un léger soupir commença à sortir de ses lèvres. Il est incapable de penser que cela serait particulièrement quelque chose qu'il voudrait, même s'il n'a aucune raison de penser que ce sont particulièrement de mauvaise nouvelle, mais la couronne demande bien plus qu'elle ne récompense. Même avec un souverain du caractère de Viserys.

Le message est une bonne nouvelle, surtout pour Aemond. Il deviendra chevalier et la cérémonie se fera à Port-Réal. Probablement une très belle cérémonie. Il doit quand même se désister d'Aemond. Par les sept, cela faisait huit ans qu'il le connaissait. Il avait parcouru tout le val à la recherche du bélier ensemble, il avait partagé tellement de repas et de conversation ensemble. Le prince était presque comme le petit frère qu'il n'avait jamais eu. Toutefois, Aemond a le sang des Targaryens et pas celui des Arryn. Lucas doit se rendre compte qu'il n'était qu'une étape dans la vie du prince. Il a pleinement mérité son titre de chevalier. Il aurait bien voulu le faire chevalier lui-même, mais Aemond trouvera bien plus d'honneur d'être honoré par son père, un roi, que par le seigneur du Val.  Il espère quand même que ses enseignements basés sur l'honneur prendront forme dans son esprit.  Il espère qu'il portera le souvenir du Val dans son cœur pour le reste de ses jours.

Il replace la lettre, il se dit qu'il aurait peut-être dû adouber Aemond, lui-même. Il était jeune certes, mais il avait toutes les qualités requises pour le titre. Il doit lui annoncer cette nouvelle sans plus attendre.  Il s'approcha du vieux Mestre frêle, il se reprocha immédiatement d'être si sombre à propos de cette nouvelle. Son écuyer avait réussi à avoir le mérite de devenir un chevalier. En même temps, on peut se douter que même s'il avait été un écuyer désastreux, son père lui aurait quand même donné le titre, mais Lucas sait que le prince a des raisons d'être fier de ses accomplissements.

Il regarda son mestre et lui dit. Son ton est confiant et résolu.

- Je veux que vous demandiez à la cour de se réunir et aussi dites à Aemond de venir immédiatement. Nous avons à lui parler de son avenir.

Il espérait que le vieux mestre passe la missive sans problème. Il avait été connu pour commencer à mal dire ses messages de temps en temps, mais cela arrivait de plus en plus ces derniers temps. Il alla directement à la salle de réunion et s'assit à sa place habituelle. Il attendait calmement que le prince se montre. Il voulait lui faire la surprise, cela rendrait la chose plus plaisante. Rendu à son âge, il était plus que possible qu'il s'attende à devenir chevalier. C'était pratiquement un homme, il lui manquait uniquement une épouse. Dommage que le val ne lui a pas trop donné l'opportunité de se trouver une femme convenable. Il aurait pu aider, mais il jugeait que ce n'était pas son domaine. Les hightower se seraient surement mis en colère après lui s'il s’était ingéré dans un mariage d'un fils de leur famille. Il était assez honorable pour ne pas sauter sur l'opportunité de le marier à une dame du Val. On Aemond est un peu libertin ce qui est plutôt décevant pour Lucas.

Lucas attendait impatiemment l'arrivé d'Aemond, il savait qu'il resterait dans le Val . Il ne dit personne la raison de cette réunion impromptu. Les gens était un peu incertain par rapport à ce qui arrivais, c'était inhabituel que le seigneur du Val demande de tel réunion, surtout au sujet de son écuyer. Tous disait que sa relation entre lui et on apprenti allait très bien.

l'adoubement du jeune dragonϰ LES EYRIÉ, ANNÉE 127
Assis sur un banc en pierre blanche parfaitement lissée, Aemond observait d'un air attentif le parchemin qu'il tenait sur ses genoux. Il s'agissait de son troisième essai, les vestiges de ses deux précédentes tentatives représentés par le couple de parchemins froissés posés à ses côtés. La lecture des dernières lignes achevées, le jeune dragon posa la plume d'oie à côté du petit flacon d'encre, reportant son attention sur le jardin le temps que ses écrits sèchent. L'herbe d'un vert éclatant, résultat du soleil régnant sur ces hauteurs et de l'attention des jardiniers, se trouvait parsemée de nombreux buissons et massifs de fleurs : parmi toute cette végétation se trouvaient, ça et là, plantées de nombreuses statues, la plus célèbre représentant la mythique Allysa Arryn. Le jeune homme appréciait le calme de ces jardins, les nombreux refuges qu'on pouvait y trouver, à l'abri des regards, lorsque l'on souhaitait trouver un peu de solitude. Après quelques minutes de calme, estimant que l'encre se trouvait à présent sèche, Aemond roula délicatement le parchemin d'un blanc laiteux, avant d'y enrouler un petit ruban torsadé de noir et de rouge, les couleurs de sa maison. Attrapant une dernière fois sa plume, il apposa une dernière note sur l'extérieur du parchemin, afin que le mestre réceptionnant ce message sache à qui le délivrer : à l'attention de dame Allaya Tyrell, dame de Hautjardin. Sa missive terminée Aemond la glissa sans attendre à l'intérieur de sa chemise, où une petite poche cousue lui permettait de garder le message en sécurité, avant de se lever. C'est à ce moment qu'il aperçu, sur la terrasse surplombant les jardins, le mestre des Eyrié. Ce dernier, dont l'âge commençait à laisser de fortes traces sur son apparence, jouissait toutefois d'une excellente réputation, servant les Arryn depuis de nombreuses années, sans une seule fois avoir montré signe de faiblesse. Mais Aemond savait que ces derniers temps la mémoire du vieil homme commençait à défaillir, si bien qu'il surprit même une fois le seigneur Lucas aborder une éventuelle missive à la Citadelle de Villevieille, afin de solliciter un mestre pouvant soutenir son aîné. Quoiqu'il en soit Aemond appréciait le vieil homme pour ses conseils toujours avisés et sa bonté naturelle, ainsi que pour ses connaissances étendues sur de nombreux sujets. « Prince Aemond, le seigneur Lucas ordonne votre présence à la grande salle aussi rapidement que possible. » Cette requête fronça les sourcils du jeune homme, qui se demanda bien pourquoi son seigneur le convoquait de cette manière à la grande salle : il n'abordait en ces lieux que des sujets de la plus haute importance, en général avec la présence de la haute noblesse présente aux Eyrié. Le fils du roi avait-il déplu d'une quelconque manière au puissant seigneur qu'il servait comme écuyer ? Aemond avouait volontiers faire preuve d'impatience et d'une certaine insouciance, mais il tentait chaque jour de se montrer digne de son rang, à la fois de prince et de membre de la famille Targaryen, et de servir le seigneur Lucas de son mieux. Et bien que son esprit analysait cette convocation comme sans dangers, Aemond ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine anxiété. « Très bien mestre, je m'y rend de ce pas. » Se redressant, le jeune homme grimpa les escaliers en cercle d'un pas agile, se retrouvant bientôt devant le vieil homme. « Pensez-vous qu'il serait possible d'envoyer cette missive à Hautjardin ? » Baissant légèrement les yeux, fixant les sandales du mestre, Aemond se rendait bien compte qu'envoyer un corbeau jusque dans le Bief pour une missive si peu importante, du moins aux yeux de tout le monde, représentait une petite entorse aux règles d'usage. Mais appréciant le prince, qu'il côtoyait depuis que ce dernier était âgé de neuf ans, à son arrivée dans le Val, le mestre ne put s'empêcher d'attraper le petit rouleau en soupirant. « Un message pour dame Allaya je suppose ... » Observant le parchemin délicatement roulé, le mestre le fit passer à l'intérieur de sa manche droite, où Aemond savait que se trouvaient de nombreuses petites poches. « ... je suppose que je n'ai pas le choix, venant d'un prince. Filez maintenant, avant que le seigneur Lucas ne s'impatiente. » La petite pique amicale fut suivie d'une petite tape sur l'épaule, à laquelle Aemond répliqua par un franc sourire. Après quoi il s'échappa en direction des appartements seigneuriaux, où une petite chambre, en vertu de son statut d'écuyer, accueillait toutefois tout le luxe dû à son rang de prince.

Quelques minutes plus tard le jeune homme pénétrait dans la grande salle des Arryn. Tout vêtu de bleu et de blanc, les couleurs qu'il arborait le plus souvent depuis qu'il se trouvait aux services du seigneur Lucas, le jeune homme avait toutefois accroché à son pourpoint azur un dragon tricéphale en argent, afin que personne n'ignore son appartenance à la famille royale. S'engageant dans la longue allée bordée de piliers en marbre blanc, dont des veinures bleues striaient agréablement l'ensemble, Aemond posait légèrement les pieds sur le tapis de la même couleur que le ciel surplombant les Eyrié : il ne pu s'empêcher de remarquer que la cour semblait s'être réunie dans la grande salle, où sur le trône de bois blanc de barral se trouvait le puissant seigneur des Eyrié, suzerain du Val et Gouverneur de l'Est, Lucas Arryn. La salle se trouvait illuminée par les nombreuses torches fixées sur leurs support en argent, tandis que d'étroites fenêtres laissaient entrer la clarté de la journée, donnant à la grande salle un aspect pur et lumineux, presque solennel : personne ne faisait grand bruit, plusieurs petits groupes se permettant toutefois de discuter à voix basse, sans doute afin de devenir la raison de cette convocation. En effet le seigneur des Eyrié ne faisait cela que lors d'annonces importantes, si bien qu'Aemond s'imaginait lui-même les motifs de tout cela. Une nouvelle importante de la capitale ? Une rébellion de la part d'un quelconque vassal, ou une attaque massive venant des Clans de la Montagne ? Dépassant la Porte de Lune, le jeune dragon s'arrêta devant le trône des anciens rois de la Montagne et du Val, s'incliant devant le seigneur Lucas. Parlant d'une fois assurée, Aemond s'adressa au maître des lieux. « Monseigneur, vous m'avez fait demander ? » Sa voix courtoise trahissait néanmoins une légère anxiété que seuls ceux le côtoyant depuis quelques temps se trouvaient capable de desceller. Après s'être redressé, Aemond fixa poliment le seigneur Lucas, attendant d'entendre ses paroles et la raison de tout cela.

Lucas ne peut pas s'empêcher de remarquer que tout le monde semblait être un peu intimidé par tout ce qui se passait. Les gens pensent-ils qu'il va lancer Aemond en bas du château ou un quelque chose du genre? Apparemment personne ne semblait penser que ce serait quelque chose de bien plus calme. En même temps, il sait que c'est un peu inhabituel pour lui de demander un rassemblement de la cour. Pour Lucas, il se faut que le prince soit devant une foule pour qu'on lui annonce la bonne nouvelle pour que tous sachent sa valeur. Le seigneur ne peut pas s'empêcher de penser qu'il devrait utiliser de la situation pour la rendre plus mémorable.

Il commença donc à jouer un peu la comédie. Le seigneur n'était pas vraiment le meilleur des acteurs. Il ne pouvait pas s'empêcher de garder un petit sourire en coin durant ses prochaines paroles. Lucas improvisait surtout. Il se disait tout simplement qu'il devait être assez obscur pour faire grimper la nervosité D'Aemond un minimum. Il ne pouvait quand même pas jouer son gros vilain sadique tout d'un coup. Ce n'était pas son travail, mais quand même on sait qu'il est capable de sévir s'il le juge nécessaire. Bien sûr c'est compliqué de punir un prince, mais il n'a jamais pris en compte le rang d'Aemond dans ses entraînements. En même temps, il faut dire qu'il a toujours essayé d'éviter de trop l'exposer au danger. La mort d'un fils du roi aurait été une grande bévue de sa part, mais trop le dorloter aurait été un échec encore plus patent.

Les gens de la cour semblent quelque peu réagir au ton de voix cruellement joueur du seigneur. A-t-il décidé de révéler sa vraie nature de sadique, qu'il avait décidé de cacher tout ce temps? Ou plutôt a-t-il décidé d'impulsivement faire une guerre pour l'Indépendance du Val suivant une déclaration odieuse du roi? Les rumeurs ont déjà pris formes dans l'esprit de la cour et chacun peut y voir ses espérances et ses plus grandes peurs. La plupart des gens espèrent qu'une opportunité se dégage de cette histoire. C'est quand même que le seigneur du Vale demande de leur temps au milieu de la journée. Une telle démonstration pourrait lui faire perdre du temps aux gens. Quelques visages montrent quand même leur désaccord à laisser planer le suspens. Il pourrait jeter le prince au trou pour le restant de ses jours et ça ne ferait guère de différence pour eux.

- Prince Aemond Targaryen vous êtes renvoyez à Port-Réal.

Il fit retentir cela comme une accusation. Pour les gens de la cour maintenant pour eux, tous les yeux. Aemond a quand même une certaine réputation pour être libertin à travers Eyrié, qui peut-être soit complètement exagéré où avoir une certaine réalité. Quoiqu'il s'agit peut-être d'une simple comparaison à son maître, un homme plutôt glacial et visiblement chaste. Lucas a surtout essayé de lui enseigner l'honneur du combattant et de montrer par l'exemple comment régner si cela n’était jamais nécessaire. C'était probablement la seule façon pour les façons de faire que les Arryn finissent sur le trône de fer.

Lucas se demande combien de temps, il peut faire placer le suspense. Bien qu'il a des pauses dans son dialogue, personne ne semble penser qu'il a terminé de parler. Les gens commencent à réaliser que c'est le roi lui-même qui a demandé le retour d'Aemond. Peut-être que quelque chose était arrivé à son frère et que maintenant Aemond était beaucoup plus proche de la couronne. Peut-être voulait-il faire de l'Héritier de la couronne. Les gens commencent de plus en plus à spéculer. Lucas ne peut pas s'empêcher de regarder les regards, c'est plaisant, mais il sait qu'elles sont ses devoirs. Il doit faire établir la vérité.

- Vous ne serez plus jamais mon écuyer. Quand vous serez à Port-Réal, vous allez être adoubé et vous devrez un chevalier Aemond Targaryen.

Le changement de ton pour quelque chose de très accusateur à quelque chose de plus positif était très notable. On pouvait sentir quelques personnes dans l'audience poussée, un soupire, de soulagement. Comme si on avait dû s'attendre à une décapitation. Il laissa passer le temps, juste pour pleinement observer la réaction. Lucas remarquait qu'il y avait quelque chose qui manquait dans cette réaction. C'était un cruel manque de tact de la part des gens des Eyriés. Il ne pouvait pas tolérer que cela laisse. Aemond venait quand même de s'accomplir dans son devoir et en plus c'était un prince.

Il commença à partir les applaudissements envers le jeune prince pour sa promotion. Il veut bien croire qu'ils ne l'ont pas applaudi immédiatement parce qu'il attendait tout simplement le signal du seigneur. Quoique c'était probablement peu surprenant au final que personne à part Lucas ne trouvait que ce soit des raisons d'applaudir le jeune prince. Lucas à applaudir et rapidement le reste de la cour suivit pour faire comme un rugissement d'acclamation. À moins qu'un scandale énorme éclate, il était peu près certain qu'il a son titre. Il aurait été probable que Lucas aurait pu faire cet adoubement lui même, mais il n'a jamais eu la permission de la couronne de le faire. En même temps, il ne l'a jamais vraiment demandé. Lucas aimait bien avoir cet apprenti.

Les applaudissements commencent à devenir silencieux après quelques moments passer à honorer le prince. Lucas a maintenant le regard fixé sur Aemond et il attend clairement la réaction de celui-ci. Il se dit qu'il doit être soulagé que ce ne soit rien de grave. Il espère qu'il garde un souvenir du Val pour le reste de sa vie et que tous les efforts du seigneur Arryn pour lui montrer la bonne voie n'ai pas été en vain. Maintenant c'est autour de Lucas de s'inquiéter. Lucas pense qu'Aemond a quand un bon avenir qui se dresse devant lui, il ne sera peut-être le roi, mais il a de l'habilité et du talent à revendre. Même si son père l'avait fait chevalier peu importe son niveau d'habileté, il sait qu'il le mérite.

Voyant que leur seigneur et suzerain s'apprêtait à prendre la parole, la foule présente à l'intérieur de la grande salle observa un silence à la foix anxieux et curieux, prête à écouter la moindre parole de Lucas. Ce dernier parla d'une voix claire et puissante, comme à son habitude, résonnant entre les piliers de marbre blanc comme celle de tous les seigneurs l'ayant précédé sur le trône en barral blanc. « Prince Aemond Targaryen vous êtes renvoyé à Port-Réal. » Ce fut comme si un coup de marteau s'abattait sur l'assemblée, le silence atteignant des proportions inattendues. Tout comme cette annonce du seigneur des Eyrié, telle une sentence prononcée d'une voix accusatrice : la poitrine d'Aemond se serra si fort qu'il avait l'impression qu'un poing ganté de fer lui enserrait le coeur, fermant peu à peu son étreinte jusqu'à une pression trop élevée. Si le jeune prince ne bougea pas il ne pu empêcher son visage de se fermer, serrant si fort ses dents que sa mâchoire en devenait carrée et que bientôt de petites veines se formeraient sur ses tempes. Tandis qu'il fixait la personne qu'il servait fidèlement depuis tant d'années, là-haut perchée sur son trône de barral blanc, supérieur dans toute sa posture et son autorité, Aemond Targaryen se demandait ce qu'il avait bien pu faire pour mériter un tel déshonneur devant toute la cour du Val. Mais il avait beau fouiller dans les recoins de sa mémoire, l'écuyer de Lucas ne voyait pas une action ayant pu déshonorer le suzerain du Val. Sauf si ... oui, Aemond voulait bien avouer que malgré son actuel statut de célibataire il avait peut-être couché avec une ou deux jeune demoiselle de passage dans les Eyrié ou ailleurs dans le domaine du Val ... mais était-ce là une raison de renvoi ? Aemond avait beau connaître le côté juste et honorable de Lucas, il ne pensait pas qu'une telle punition pouvait être adaptée à son comportement.

Aussi son esprit se mit en quête d'un autre motif de renvoi : quelque chose devait s'être passé à Port-Réal ou à Peyredragon, en lien avec sa famille, nécessitant sa présence au plus vite. Un décès quelconque au sein des Targaryen ? Aemond en frissonna rien que d'y penser, éloignant bien vite cette pensée de son esprit. Mais alors quoi ? Déjà des murmures résonnant dans la grande salle, les gens émettant leurs raisonnements, discutant discrètement avec le voisin. Alors que le prince royal s'apprêtait à questionner Lucas sur la raison de son renvoi, ce dernier prit à nouveau la parole, faisant à nouveau se taire la cour. « Vous ne serez plus jamais mon écuyer. Quand vous serez à Port-Réal vous allez être adoubé, et vous deviendrez un chevalier, Aemond Targaryen. » Comme par magie le ton du suzerain du Val changea du tout au tout, passant d'une accusation à celui d'une félicitation. Et immédiatement Aemond sentit toute la pression accumulée ces longues minutes s'échapper en même temps qu'il soupira, un peu comme l'assistance, dont l'électricité planant dans l'air s'évanouit en quelques secondes. Et instinctivement le jeune dragon afficha un sourire à la fois gêné et fier : ainsi donc le travail de ces dernières années payait enfin, avec à la clef le rang de chevalier ! Cette fois-ci son coeur menaçait de rompre sa poitrine tellement il battait fort, tandis qu'Aemond avait l'impression qu'une nuée de papillons voletaient à l'intérieur de son ventre, sentiment indescriptible l'habitant dès l'annonce de Lucas Arryn. Ne sachant trop comment réagir, Aemond se laissa tomber sur un genoux, baissant légèrement la tête en posture de remerciement et de gêne, alors qu'en même temps le suzerain du Val commençait à applaudir. Et contre toute attention la cour l'imita, emplissant les hautes voûtes veinées de bleu de la grande salle des Arryn d'un concert de joyeux applaudissements : les joues pâles du jeune Targaryen s’empourprèrent légèrement, du moins jusqu'à que le silence ne revienne peu à peu. Se redressant, Aemond s'avança de quelques pas, jusqu'à atteindre les premières marches menant au trône des anciens rois de la Montagne et du Val, fixant son seigneur sans mépris . « Je ... j'avoue être surpris par cette annonce, monseigneur. » Sa voix tremblotant légèrement trahissait son émotion, tandis qu'il cherchait ses paroles avec difficulté. « Je ne sais que dire ... hormis vous remercier ... » reprenant peu à peu ses esprits, mettant de l'ordre dans ses idées, Aemond s'exprima d'une voix un peu plus claire. « ... car si j'ai quitté Peyredragon en tant qu'enfant, je retourne auprès de ma famille comme un homme, et ce grâce à vous, seigneur Lucas. Ce que j'ai appris je l'ai appris en vous observant, en suivant vos précieux conseils. » Ses paroles pouvaient paraître un peu préparées à l'avance, mais Aemond s'exprimait tout simplement selon ce qui venait. Et l'excitation vibrait dans sa voix, son visage flanqué d'un large sourire.

Les yeux de Lucas fixaient un peu Aemond, il était surpris de voir qu'il semblait s'inquiéter à mesure qu'il semblait mettre cette fausse accusation. Avait-il quelque chose qu'il avait réussi à cacher à son maître? La tranquillité du château lui faisait penser autrement, mais comment pouvait-il être sûr? En même temps, Aemond avait été un très bon écuyer, donc pourquoi serait-il si inquiet? Il devrait peut-être lui poser une question à ce sujet plus tard. Il ne croit pas Aemond capable de grande méchanceté ou de crime en général. Il croit plutôt qu'il pense qu'il puisse largement faire des erreurs de jeunesse, le genre d'erreur qui a beaucoup de conséquences si l'on est un prince

Rapidement l'attitude changea pour quelque chose qu'il appréciait davantage. Il doit s'arrêter de tout le temps s'inquiéter pour un oui ou pour un nom. Ce jour doit être heureux, il n'a jamais été le genre de seigneur qui fait de grandes célébrations, mais il aimerait bien en faire une pour Aemond. Il n'arrive pas vraiment à penser quoi que ce soit de mieux pour l'instant que de l'honorer devant tous ses gens. Il peut croire que son ancien apprenti passera le reste de soirée à téter un tonneau de bière avec plus d'énergie qu'un enfant sur le sein de sa mère. Lucas doit aller au-delà de cette cérémonie.

Luca encore une fois un besoin de sortir son épée et faire correctement l'adoubement une fois qu'Aemond était à genoux. En regardant la foule devant lui, il ne peut pas s'empêcher de penser qu'il sente la pression des gens autour pour qu'il fasse ce geste. Il lève plutôt la main devant la cour pour leur faire signe de partir, mais en fait un autre à Aemond pour qu'il reste. Il sent qu'il sera largement plus confortable dans une situation où tout plein d’yeux seront sur lui et le prince.  La cour semble prendre un moment pour finalement partir loin de la cour. Lucas soupire de soulagement, une fois qu'ils ont les lieux pour eux.

Il descendit au niveau D'Aemond et le regarda droit dans les yeux et le fixa comme un père qui était tout fier des accomplissements. Il espère que cet adoubement ne lui montra pas à la tête. Il se demande bien sûr quelle sorte de champ de bataille, on l'enverra. Bien sûr ses combats contre le bélier lui ont montré à quoi il pouvait s'attendre, mais en même temps, une guerre royale est bien plus dure que de simplement pourchasser un criminel sauvage à travers le Val. On parle ici de guerre ou des milliers de gens trouvent la mort. La seule compassassions pour Lucas est qu'Aemond sait maintenant comment se défendre, mais en même temps son titre de chevalier le met bien plus à risque.

- Tu l'as mérité,  je t'aurais fait chevalier il y a longtemps, mais ce droit revenait à ton père. Mon ordre final est que tout simplement tu accomplisses ton devoir en tant que chevalier avec honneur et vertu. Je sais que tu réussira à le faire.

Il était flatté que son apprenti lui retourne son compliment, Lucas se rappelle qu'il doit rester humble. Maintenant qu'Aemond ne serait plus là, il pourrait davantage s'occuper de son fils. Il a toujours pensé que Loras était jaloux du prince et de l'attention qui lui était donnée.   Lucas pour sa part n'était pas complètement convaincu qu'il était un vrai homme. Aemond doit comprendre qu'il y a des choses dans ce monde qui valent plus que le moindre titre. Le prince ne doit pas trop savoir à propos de ça parce qu'il n'a jamais eu de véritable responsabilité. Il a eu des devoirs, mais il n'a jamais eu de véritable responsabilité. Il ne croit pas qu'Aemond comprendra avant que du temps soit passé.

-Tu te considères maintenant peut-être comme un homme, mais crois quand tu auras une femme et des enfants et que leur vie dépendra d'eux là tu le seras cent fois plus. Ces choses valent plus que tous les titres

C'est une vision du monde assez traditionaliste donc il parle où un homme est responsable de sa fratrie. C'est celle qui est habituée partagée dans le val où la religion des sept est si importante. C'est bien sûr une version très idéalisée qu'il prêche. Une version des choses qui ne lui sont même pas arrivées. Il veut qu'Aemond ait un idéal qui puisse aller, peu importe sa situation. Il peut reconnaître que plusieurs sont devenus plutôt chauvins en essayant d'accomplir ses idéaux, mais il les croit fermement en eux.  Il faut croire en ses choses impossibles dans ses temps difficiles. Il essayait d'éviter d'avoir un ton trop accusateur et lui passa tout simplement le message de son père dans sa main.

-J'espère que tu gardes toujours en toi un souvenir du Val, tu y seras toujours accueilli en ami de la famille arryn.

Après avoir écouté les paroles de son désormais ancien écuyer, le seigneur du Val leva la main d'un geste plein d'autorité mais sans se montrer brusque, demandant à la cour de le laisser un moment seul. Alors qu'Aemond se préparait à son tour à quitter la grande salle des Arryn, le maître des lieux lui fit signe de rester, ce qui fit intérieurement plaisir au jeune homme. Quittant l'antique trône en barral blanc, le seigneur Lucas descend les quelques marches d'un pas fort agile pour un homme de sa carrure, jusqu'à arriver à la hauteur du jeune dragon. Ce dernier ne baissa pas les yeux lorsque Lucas le fixa, au contraire il soutint son regard d'acier, y descellant même une pointe de fierté, ce qui ne manqua de lui gonfler légèrement le coeur. « Tu l'as mérité,  je t'aurais fait chevalier il y a longtemps, mais ce droit revenait à ton père. Mon ordre final est que tout simplement tu accomplisses ton devoir en tant que chevalier avec honneur et vertu. Je sais que tu réussira à le faire. » La première annonce du seigneur de la maison Arryn étonna quelque peu Aemond, qui ne s'attendait à vrai dire pas à un adoubement spécialement précoce : oui on le disait excellent bretteur et cavalier, s'en sortant également pas trop mal à la lance, mais il restait conscient que les capacités martiales ne faisaient pas tout. Et puis la manière dont il servait le seigneur Lucas allait de paire avec l'éducation princière reçue, se montrer juste et honorable, et de ce fait il espérait que le seigneur du Val n'avait pas à se plaindre lui. Toutefois que ce dernier ait désiré le faire chevalier depuis longtemps emplissait Aemond de fierté et de joie, puisque ses qualités et son engagement ne s'étaient pas montrés vains. « Tu te considères maintenant peut-être comme un homme, mais crois quand tu auras une femme et des enfants et que leur vie dépendra d'eux là tu le seras cent fois plus. Ces choses valent plus que tous les titres. » Ces paroles ne purent empêcher à Aemond de penser aux quelques fois où, profitant de sa jeunesse et de son physique relativement avantageux, il s'était laissé aller à quelques plaisirs avec quelques servantes ou jeunes demoiselles de visite dans les Eyrié. N'étant nullement fiancé ou engagé, Aemond avait tendance à profiter de sa liberté, au risque, et il le savait, de se voir un jour avec un bâtard sur les bras. Mais l'insouciance et la naïveté du jeune homme le protégeaient, du moins le pensait-il. Mais mieux ne valait pas aborder le sujet avec Lucas, ce dernier étant trop loyal et honorable pour accepter de telles manières chez Aemond. « J'espère que tu gardes toujours en toi un souvenir du Val, tu y seras toujours accueilli en ami de la famille Arryn. » Ces sages paroles firent baisser la tête humblement au jeune homme, qui posa une main sur sa poitrine. Son pourpoint aux couleurs de la maison régnante du Val prouvaient bien son allégeance actuelle, ainsi que son respect pour les Arryn. « De ce côté vous n'avez pas à vous en faire monseigneur, je porterai toujours la maison Arryn et le Val dans mon coeur. Et soyez certain que jamais je n'oublierai vos précieux enseignements. » Et il ne mentait pas sur ce point, après tout n'y avait-il pas passé une partie de son enfance, au début comme pupille du seigneur Sirius, puis en tant qu'écuyer de l'actuel seigneur du Val ? Il avait prit soin des chevaux de Lucas, veillé à ce que son épée soit toujours aiguisée, son armure toujours reluisante et propre, que ses affaires soient toujours ordonnées. Aemond avait combattu aux côtés de son mentor dans tout le Val, participé à la traque contre le Bélier, visitant les châteaux et bannerets de la région, bref, vécu une véritable partie de sa vie en compagnie du seigneur Lucas Arryn, seigneur des Eyrié, suzerain du Val et Gouverneur de l'Est. Jamais il ne l'oublierait. « Je ... je ne veux pas paraître pressé, mais à quand est fixé mon départ ? » Aemond ne voulait pas paraître impoli en demandant cela, ni faire penser à Lucas qu'il se trouvait anxieux de quitter les Eyrié, mais à présent que la nouvelle était tombée il se posait des questions. Son père voulait l'adouber à Port-Réal, et pour Aemond cela représentait forcément une nouvelle aventure, une fête, une nouvelle étape de sa vie. Et la patience n'étant pas sa plus grande qualité, au contraire, il voulait en apprendre plus sur la suite ...

Les choses vont bien et il est rassuré d'apprendre qu'il porte cette région du monde dans son cœur. Plusieurs gens trouvent le val bien rude, certains même diront que c'est pire que le nord. Une région surtout faite de montagnes plus que de gens. Peut-être cela est-il signe de gloire future plus grande. Il doit se dire qu'Aemond est quand même assez loin du trône. Tous ses efforts devraient au moins leur mériter un bon mot à la cour de temps en temps.  En même temps, pour qu'Aemond prenne de l'importance, il faudrait que des conflits se déroulent et qu'il récolte la gloire de ceux-ci. Lucas ne veut pas de chaos très certainement. Autant n'avoir pas avoir de gloire si elle récolté ainsi.

Cela lui faisait  toujours un peu étrange qu'Aemond l'appelle mon seigneur.  Il comprenait que c'était protocolaire, mais il sentait quand même qu'un prince était quand même supérieur en autorité que lui. Enfin, peut-être, on pouvait gagner un petit mal de tête à essayer  de déterminer  si un prince qui n'est pas 1er en ligne pour prendre le trône.   Lucas pour sa part à tout un domaine qu'il contrôle directement. Il a la loyauté de ses vassaux. On pourrait facilement théoriser que Lucas est davantage en position d'autorité.  Lucas finit par se dire que c'est probablement une question faite pour les sages plutôt que les seigneurs. Son seul véritable inconfort est qu'Après toutes ses années Aemond le traite de façon bien trop protocolaire.

- J'aurais préféré que tu n'aies pas été introduit au Val par mon père, c'était une époque difficile pour nous, mais au  moins nous nous sommes améliorés depuis.

Il ne sait pas vraiment si son père a été dur ou plus souple envers Aemond qu'avec lui. Connaissant sa soeur et comment son père la traita bien mieux que lui, il pense davantage que Sirius ai été plus doux avec Aemond qu'avec lui. Il ne peut pas trop lui en vouloir, parce que son père aurait probablement attiré les foudres de la couronne si Aemond avait quoi que ce soit de pire qu'un bras cassé.  Dans ses souvenirs, Sirius n'aimait pas trop son écuyer, mais  évitait de trop le mépriser publiquement. Il a quelques souvenirs d'insultes envoyés envers le prince, mais il doute fortement qu'il ait utilisé des punitions physiques. En tout cas, rien qui laisse des marques sur le corps. Il pense plutôt que son père aurait été du genre à insister qu'Aemond soit présent à chaque exécution.

Il regarda un peu la lettre du roi à ce sujet. Il  ne croyait pas qu'une date a été postée avec celle-ci. Les voyages sont quand même compliqués dans ce monde et il est difficile de prévoir l'arrivée de qui c’est à l'avance. Le val n'est pas particulièrement facile à traverser avec tous ses montagnes, il faut avoir une très bonne carte des lieux pour ne pas se perdre dans ce terrain élevé.  Voyager en ligne droite est pratiquement impossible. Il lit rapidement juste pour être sûr et il est rassuré d'apprendre que le prince n'est pas en retard pour le moment.

- Il n'a pas de date précise, mais ça demande ton retour aussi rapidement que possible. Toutefois, le roi aimerait que tu envoies un message à Port-Réal à ton dernier arrêt. Je suppose qu'il veut préparer quelque chose pour ton arrivée en ville.

Lucas n'a pas été mentionner dans la lettre envoyée à lui comme étant un invité à la cérémonie, il ne croit pas que Viserys ai un froid contre lui, mais comme on ne lui a pas demandé d'assister il préfère rester sur ses terres. Aemond est bien assez vieux pour faire ce voyage seul. Il croit que cela paraîtra beaucoup mieux pour le prince s'il arrive seul à Port-Réal plutôt qu'escorté par un homme plus vieux. Il enverra un corbeau à la couronne pour clarifier sa situation et assurer que son absence ne soit pas prévue par Viserys.  Il doit faire attention dans son ton.



Il fit une petite pause et ajouta à sa déclaration.

-J'aimerais bien venir avec toi, mais je ne peux pas quitter le Val comme ça. Ma présence n'a pas été demandée à l'adoubement et mes devoirs sont ici.

Il se demande bien ce que l'avenir leur réserve à tous les deux. Lucas pense que pour lui, la vie tranquille d'un seigneur du Val va continuer de façon assez stable. Il ne cherche pas les conflits, son territoire est quand même assez défini puisque forgé par des frontières naturelles. À L'est c'est tout simplement la mer qui se présente et à l'Ouest il perdrait les défenses naturelles de sa région. Il doit surtout s'assurer que son fils a un bon mariage. Il n'est pas encore certain s'il le marie à l'extérieur du Val où à l'intérieur, il est probable que non. Les Tully lui font toujours confiance et il ne peut pas se marrer davantage à l'extérieur du Val sans commencer à courroucer ses vassaux qui vont commencer à se sentir négliger par leur seigneur s'il continue de leur refuser la moindre ascension en mariant hors de leur rang.

Le seigneur Lucas décida alors de revenir sur le passé, sur les premiers instants d'Aemond dans le Val, plus précisément dans les Eyrié. « J'aurais préféré que tu n'aies pas été introduit au Val par mon père, c'était une époque difficile pour nous, mais au  moins nous nous sommes améliorés depuis. » Effectivement feu le seigneur Sirius possédait un tempérament et une manière de diriger totalement différente de Lucas, malheureusement. Cruel et trop autoritaire, il n'hésitait jamais à punir à la moindre incartade, faisant régner sur le Val sa tyrannie. Aemond, pour avoir été son pupille, se souvenait d'avoir dû assister à des exécutions publiques, à des mains ou doigts tranchés, à des pendaisons. Il se souvenait que régnait dans le Val un sentiment d'insécurité et d'injustice général, et non seulement le peuple ne faisait plus confiance en son suzerain, mais les vassaux non plus, préférant éviter le plus souvent que possible le seigneur des Eyrié. Heureusement pour Aemond il n'avait jamais subit de préjudices physiques, sans doute protégé par son statut de prince : il n'osait imaginer la colère de son père si feu Sirius se serait autorisé une quelconque maltraitance injustifiée contre le fils puîné du roi. Ce dernier, malgré son sens de la justice, ne serait pas resté les bras croisés. Au contraire, Aemond savait que Lucas n'avait pas passé une enfance facile auprès de ce père trop autoritaire, et que plus d'une fois il était passé par les cellules célestes. Le prince s'était contenté d'insultes et de comportements parfois humiliants, mais il avait su passer par dessus.

Abandonnant ce sujet peu agréable, Lucas se concentra sur le départ présumé de son désormais ancien écuyer. « Il n'a pas de date précise, mais ça demande ton retour aussi rapidement que possible. Toutefois, le roi aimerait que tu envoies un message à Port-Réal à ton dernier arrêt. Je suppose qu'il veut préparer quelque chose pour ton arrivée en ville. » S'affichant une carte mentale du trajet entre les Eyrié et Port-Réal, Aemond savait qu'il lui faudrait environ huit jours pour rejoindre la capitale. Et vu qu'il ne voyagerait sûrement qu'en compagnie d'une escorte aux couleurs des Arryn, ils pourraient mener leurs chevaux à vive allure, pouvant peut-être gagner une journée. De toute façon il ne possédait que peu de possessions, hormis son armure et ses armes d'écuyer, ses habits autant de travail que plus fins, quelques objets personnels ... oui, le tout tiendrait dans un ou deux coffres, que l'on pourrait aisément attacher aux flancs d'un destrier. « J'aimerais bien venir avec toi, mais je ne peux pas quitter le Val comme ça. Ma présence n'a pas été demandée à l'adoubement et mes devoirs sont ici. » A ces paroles Aemond ne pu s'empêcher de ressentir un petit pincement au coeur, devant la maladresse commise par son père en n'invitant pas le seigneur Lucas. Le jeune prince se promit intérieurement que dès son retour à Port-Réal il ferait tout pour que le roi change d'avis, et que son adoubement ne se fasse pas sans la présence de son formateur. Mieux, dès la fin de cette entrevue il se rendrait immédiatement à la roukerie, écrire une missive pour Port-Réal à l'attention de son royal paternel, afin de lui demander expressément la présence du seigneur des Eyrié. « Que pensez-vous d'un délai de quatre jours ? » Cela lui laisserait le temps de préparer toutes ses affaires, même si cela pouvait être bouclé dans les deux heures suivantes, mais surtout le temps qu'un corbeau ne se rende à Port-Réal et ne revienne avec la réponse de Viserys. « Je trouve étrange que mon père n'ait pas prévu expressément votre présence, je m'en vois navré et quelque peu vexé. Mais peut-être estime-t-il que votre présence est plus importante ici, dans le Val. » Aemond savait en effet que les seigneurs suzerains ne quittaient que rarement leurs propres royaumes, passant leurs journées à en gérer l'administration, à parlementer avec leurs vassaux, à traiter des sujets aussi divers que variés. Ce qui d'un côté le faisait aimer ce rang de deuxième fils du roi, deuxième dans l'ordre de succession, qui tout en lui offrant une grande autorité, le déchargeait de beaucoup de responsabilités, dont celle de régner et de ne pas pouvoir profiter de sa liberté. En tant que fils puîné et chevalier, Aemond aurait tout le loisir de visiter tous les royaumes de son père, officiant en tant que simple visiteur ou en tant qu'envoyé de la couronne, où sa parole remplacerait celle du roi, parlant en son nom. « Si vous le permettez, puis-je me retirer ? Et je voudrais vous demander si je puis continuer à officier en tant que votre écuyer jusqu'à mon départ ? » De toute façon s'il acceptait son délai de quatre jours, Aemond reverrait encore de nombreuses fois son mentor, et ce même s'il lui refusait la chance de continuer à le servir en tant qu'écuyer. C'était important pour le jeune homme de ne pas cesser brutalement son service, lui qui ne voulait que se montrer serviable et honorable : le seigneur Lucas comprendrait-il ces sentiments en l'autorisant à lui servir encore d'écuyer quelques jours ?

Il aimait que son ancien apprenti soit aussi offusqué que par le fait qu'il n'avait pas été invité à la festivité. Tout ce que Lucas espérait était que l'invitation n'avait pas été implicite et que son absence serait vue comme une réfection de la cour royale. Peut-être devrait-il envoyer un corbeau demandant quelques explications à ce sujet. En même temps, il n'arrivait pas trop à imaginer comment cela pouvait se demander poliment. Peut-être qu'il pouvait tout simplement dire tout simplement dans un message que le fils du roi avait reçu le message et qu'il est parti quatre jours après la réception de celui-ci. Peut-être, mentionnez qu'il ne viendrait pas par son manque d'invitation officielle.

- Quatre jours devraient bien être assez pour préparer des provisions. Je doute sérieusement que Port-Réal tombe dans les flammes, si vous attendez un tout petit peu. J'avertirais Viserys de la réception du message, de votre délai et j'enverrais un autre message plus tard à votre départ.

Il devrait quand même aller parler aux serviteurs tout de suite pour qu'il puisse faire des provisions. Une chance que la température soit encore clémente et qu'aucun hiver ne s'annonçait pour l'instant. La neige pouvait complètement couper le val du reste du continent pendant qu'on était au cœur de l'hiver, même la mer devient largement impraticable au milieu des hivers. Il aurait été suicidaire de demander le prince dans ce genre de climat. Aemond n'avait vraiment rien à s'inquiéter sauf peut-être l'occasionnel groupe de bandit des grands chemins, mais Lucas lui a montré comment se battre et s'il est capable de montrer ses capacités en chemin, son entrée à Port-Réal serait plus glorieuse.

- Rester au val ne me dérange pas faire tous le trajet entre ici et là bas prendrait bien trop de temps. Je finirais par perdre un mois entier à juste faire l'aller et le retour. Je ne veux pas vous offenser, mais maintenant que j'ai terminé d'agir comme votre maître j'aimerais bien passer plus de temps avec mon fils. Il a besoin de la présence de son père pour l'éclairer.

C'était un peu spécial de continuer de vouvoyer Aemond comme ça, mais il n'était pas capable d'être pleinement familier avec Aemond. Lucas connaissait que trop bien les règles et malgré le fait qu'il avait passé tellement d'années et de moments passés ensemble, Lucas a gardé une certaine distance professionnelle, même s'il se sentait proche d'Aemond. C'était probablement pourquoi il ne savait pas trop ce que le prince faisait dans ses temps libres ou ses amours en générales. Il était quand même assez content qu'aucun scandale n'aie pris lieu sous sa tutelle. Ce qui le mettait en confiance par rapport à son avenir. Pour lui le devoir d'un noble est de maintenir l'ordre et en agir en exemple pour les autres.

- S'il vous plaît, sentez-vous libre de m'envoyer le corbeau occasionnel. Je vous répondrais rapidement.

Il ne pouvait pas mettre Aemond totalement derrière lui et bon avoir un ami à Port-Réal pouvait être pratique. Les Arryn avaient quelque peu perdu leurs liens directs avec la couronne avec la mort de sa tante. Bien sûr il avait la présence de Rhaenyra, mais avec son allure celle-ci était largement plus Targaryen que valoise. Peut-être devrait-il penser à inviter la princesse dans le Val voir si l'endroit lui plairait. Peut-être, discutez de l'avenir. La succession du roi pourrait être quelque chose d'intéressant, il est assez convaincu que Rhaenyra aurait une opinion sur la question. Lucas ne savait pas trop quoi penser (malgré certaines préférences qu'il gardait pour lui, mais qui serait évidente) et faisait confiance à Viserys sur le sujet.

Il fit un petit geste la main désinvolte.

- Certes, certes, retirez-vous. Je vous suggère de prendre des forces jeune chevalier. Le roi vous prépara probablement une très grande fête. S'il vous voulez être au écurie, j'ai rien contre.

Lui même commença à partir au loin pour se diriger vers ses quartiers. Lucas réfléchit en passant à travers les corridors. Il doit d'abord rédiger la lettre au roi. Cet homme est toujours la priorité et la bonne communication est toujours primordiale avec ses homologues. Ensuite ce sera le tour des serviteurs. Il doit préparer tout un tas de provisions. Quand même trois repas par jour pour quelques individus c'était tout un tas de nourriture. Il ne donnerait pas assez de nourriture pour tout le trajet. Tout simplement parce que tous allaient devenir complètement immangeables après quelques jours. Heureusement, il avait bien assez d'endroits sur la route de Port-Réal qui offre le gite. Il se demandait bien ce que Port-Réal a l'air ces derniers temps. Cela fait une éternité qu'il n'a pas traversé cette immense ville. La ville n'a probablement pas changé beaucoup, mais il pense qu'il pourrait au moins la voir avec des yeux différents.

Le seigneur des Eyrié trouva le délai de quatre jours parfaitement acceptable. « Quatre jours devraient bien être assez pour préparer des provisions. Je doute sérieusement que Port-Réal tombe dans les flammes, si vous attendez un tout petit peu. J'avertirais Viserys de la réception du message, de votre délai et j'enverrais un autre message plus tard à votre départ. » Le jeune prince savait qu'un voyage de huit jours ne pouvait s'entreprendre du jour au lendemain, du moins pas pour une délégation officielle partant des Eyrié afin de raccompagner un prince de sang royal jusqu'à la capitale. Il fallait en plus des provisions organiser les hommes l'accompagnant le long de la route, notamment les dangereux chemins traversant les montagnes du Val, même si quelques hommes en armures suffisaient en général à dissuader les montagnards les plus audacieux, les villes et château où l'on s'arrêterait, en informer les respectifs seigneurs. Toute une organisation à prendre en compte, mais Aemond savait que le seigneur Lucas, aidé par son mestre et ses conseillers, ne manquerait pas de réussir avec aisance toutes ces tâches. « Rester au Val ne me dérange pas, faire tous le trajet entre ici et là bas prendrait bien trop de temps. Je finirais par perdre un mois entier à juste faire l'aller et le retour. Je ne veux pas vous offenser, mais maintenant que j'ai terminé d'agir comme votre maître j'aimerais bien passer plus de temps avec mon fils. Il a besoin de la présence de son père pour l'éclairer. » Hochant la tête en signe de compréhension, Aemond comprenait parfaitement ce que voulait dire son désormais ancien mentor. Le jeune Loras n'était en effet pas un enfant facile à gérer, son caractère nerveux et lunatique, ainsi que ses crises, n'aidant pas vraiment son épanouissement. Mais la présence de son père semblait avoir un effet bénéfique sur sa personnalité, tout comme les années passant. « Je comprend parfaitement, et je pense Loras bien chanceux d'avoir un père comme vous à ses côtés. » Que le suzerain du Val puisse se consacrer pleinement à son fils ne pouvait qu'aider ce dernier. Car contrairement à lui, Aemond ne pouvait pas affirmer que son propre père était extrêmement proche de ses enfants : en tant que roi il avait un nombre incalculable de responsabilités, allant de pair avec le peu de temps à consacrer à ses héritiers. « S'il vous plaît, sentez-vous libre de m'envoyer le corbeau occasionnel. Je vous répondrais rapidement. » Encore une fois le prince ne put qu’acquiescer, mais les paroles du seigneur Lucas lui semblaient évidentes : après tous les moments riches et intenses passés ensemble un fort lien s'était tissé entre les deux hommes. « Je n'y manquerai pas. » Et même s'ils gardaient une certaine distance respectueuse, ils feraient à tout jamais partie de la vie l'un de l'autre. Et Aemond ne manquerait évidemment pas d'envoyer de nombreuses missives jusqu'aux Eyrié, qu'il s'agisse de simplement donner de ses nouvelles ou pour demander conseil au toujours très avisé maître des lieux. « Certes, certes, retirez-vous. Je vous suggère de prendre des forces jeune chevalier. Le roi vous prépara probablement une très grande fête. Si vous voulez être aux écuries, j'ai rien contre. » Se courbant légèrement en avant, comprenant parfaitement le petit geste de la main du suzerain du Val, le jeune homme recula jusqu'à se retourner, quittant la grande salle des Arryn. Mais plutôt que de se rendre jusqu'aux écuries, comme le lui avait conseillé le seigneur Lucas, il fila directement dans ses appartements. Il avait une missive à rédiger, et qui devrait partir au plus vite pour la capitale.

ϰ TROIS JOURS PLUS TARD
Les mains tremblantes, Aemond entra dans les appartements du seigneur Lucas. Le soleil pointait à peine son nez à l'horizon, mais cela faisait de nombreuses heures que le jeune dragon se trouvait éveillé : le mestre était venu en personne l'informer d'une missive portant le sceau du roi Viserys. Et après avoir lu les quelques lignes écrites par son royal père, Aemond avait demandé au mestre de s'enquérir auprès du suzerain du Val d'un entretien urgent. Une réponse affirmative plus tard expliquait l'entrée d'Aemond, en tenue noire et rouge, brodée d'or, typiquement aux couleurs Targaryen, un grand sourire aux lèvres mais tremblant d'excitation et d'anxiété. Une fois en présence du seigneur Lucas, le prince se pencha légèrement en avant en signe de respect. Cela faisait trois jours qu'ils savaient tous les deux qu'Aemond partirait pour la capitale afin d'y être adoubé chevalier, et de moins en moins il agissait comme l'écuyer du seigneur Lucas. Il y avait tellement de choses à préparer, entre ses affaires à emballer, les provisions à superviser, les hommes à choisir, les différentes missives à envoyer, que les deux hommes ne s'étaient que peu croisés ces derniers temps. Et pourtant Aemond partirait le matin suivant en direction de Port-Réal. « Monseigneur, j'ai reçu une missive ce matin à l'aube. Sa Majesté mon père demande à ce que vous soyez présent à mon adoubement. » Le visage rayonnant de fierté qu'affichait Aemond prouvait bien à quel point il accordait de l'importance à ce que son mentor soit présent dans cette étape de sa vie, après tout il s'agissait de son travail qui s'en trouvait reconnu. « Partirez-vous avec moi demain ? » Le ton employé par Aemond n'était nullement suppliant, mais il savait que la déception le guetterait au cas où le seigneur Lucas ne pourrait pas être du voyage. Mais d'un côté il comprenait parfaitement les raisons qu'il invoquerait en cas de refus, même s'il ne pouvait s'empêcher de souhaiter une réponse positive.

Pendant les trois jours qui passèrent entre cette petite cérémonie et maintenant. Il essaya autant que possible de penser à quelque chose à faire avec son fils et donc passa quelques moments à aider son fils dans ses exercices. Ses tuteurs sont très contents qu'il soit présent parce que sa présence calme visiblement l'héritier. Lucas est un peu déçu que ce soit le cas. Il faut que son fils se discipline par lui même. Peut-être devrait-il trouver une autre façon de faire possiblement qu'il pourrait passer du temps avec son fils avant ses leçons et comme ça il serait plus calme pour le reste de la journée. Son père ne peut pas être là toute la journée quand même.

Soudain on lui dit que le roi demande sa présence à l'adoubement d'Aemond. Il aurait dû s'y attendre. En tant que vassal de la couronne, il ne peut pas refuser cette demande. Lucas devra donc laisser les Eryés sous le contrôle de quelqu'un, probablement sa sœur pendant quelques semaines. Il veut quand même revenir chez lui le plus rapidement possible. Il essaie de montrer un visage devant Aemond qui ne réagissait pas trop à cette nouvelle. Il ne veut pas montrer que cela cafouillait un peu avec ses plans. Il devra accompagner Aemond très certainement. Toutefois, il veut partir le plus rapidement possible.

-Puisque le roi le demande je peu que venir et bon je suis sûre que de très bonne célébrations vous attendent. Nous partirons demain dès la première heure.

Il fit une petite pause, il savait qu'Aemond pourrait être déçu par son empressement de revenir au Val, mais il avait ses devoirs et maintenant tous les deux sont séparés tout simplement. Le ton qu' il emploi Lucas est visiblement neutre, mais il essaie quand même de communique un peu de joie qu'il est réussit à se faire inviter. Surtout en voyant comment Aemond lui est enthousiaste à sa venue à la cérémonie. Il doit quand même avoir de la politesse devant le prince. Lucas ne peut pas s'empêcher de se demander s'il aurait un peu plus d'entrain si la réponse n'arriverait pas à la dernière minute.

- Sache toutefois que je vais repartir au Val aussi tôt que possible après les cérémonies. Aussi je vais amener Loras avec moi durant cette expédition. Mon fils n'a jamais vu Port-Réal et comme j'ai dit auparavant il faut que je passe plus de temps avec lui.

Avec un peu de chance passée du temps ensemble un peu plus proche d'Aemond permettra de faire quelques ponts entre son fils et Aemond. Prendre l'héritier de son territoire et sa personne en voyage n'est peut-être pas sage, mais il sent qu'il pourrait avoir des bénéfices futurs. Il préférait que Loras ait une bonne relation avec les Targaryens. Ce sont quand même une famille très puissante et leur dragon leur permettent de régner sur tout le monde. Lucas aimerait bien que ce soit un peu plus égalitaire, mais ce n'est pas le cas. Il doit plier les genoux comme ses ancêtres. Heureusement, les Targaryens ne sont pas complètement corrompus et plusieurs ont des éléments positifs à leur personne. De bonnes relations personnelles aide une paix future entre les nobles.

Il s'approcha d'un ses serviteurs et commença à donner l'ordre de préparer ses provisions pour lui et Loras pour la durée du périple. Rien de très important. Il ne sait pas trop pourquoi, mais son enthousiasme à faire partie de ses célébrations a été un peu saper. Il devrait être revenu au moment de la cérémonie, mais quand même il ne s'attendait pas à ce que le roi se décide à l'invité. Quoique maintenant qu'il y réfléchit Viserys est quand même un homme très jovial et plaisant et voici pourquoi il est invité à l'adoubement. Il ne peut pas refuser une invitation royale tout simplement. C'est à lui de tirer le maximum de ce qui lui est offert. Comme il avait penser plutôt peut-être qu'il pourrait voir sa cousine, il croit que Loras pourrait davantage apprécier cette jeune femme qu'Aemond. Enfin, ce n'est qu'une supposition. Il croit que son fils pourrait être quand même être ravi de voir autre choses que les montages du Val.

Il regarda ses chevaux, ils avaient l'air très en forme en ce moment et pourrait facilement faire le trajet. Il se rend compte qu'il avait été trop froid envers son écuyer. Il se retourna et le regarda droit dans les yeux. Il se rendait compte qu'il avait une demande au roi lui même pour qu'il soit présent dans ses lieux. Il ne pouvait pas ignorer cet acte. La chose honorable à faire était de le mentionner et de se montrer reconnaissant. Il se sentait plutôt humble de devoir faire ce genre de chose, mais c'était la bonne chose à faire.

- Je vous remercie d'avoir remarquer que je n'avais pas été demandé par le Roi Viserys et d'avoir demander ma présence. Prince Aemond vous êtes véritablement un allié du val.

La réponse du seigneur Lucas ne se fit pas attendre. « Puisque le roi le demande je ne peux que venir et bon je suis sûr que de très bonnes célébrations vous attendent. Nous partirons demain dès la première heure. » Cette annonce arracha un sourire radieux au jeune prince, qui s'imaginait déjà passer les portes de la ville aux côtés du puissant suzerain du Val : ce dernier était un homme respecté et aimé de son peuple, sa réputation à la capitale faisant de lui une personne intègre et juste, ayant réussi à surmonter toutes les difficultés laissées par son père au sujet de la suzeraineté sur son royaume. « Sache toutefois que je vais repartir au Val aussi tôt que possible après les cérémonies. Aussi je vais amener Loras avec moi durant cette expédition. Mon fils n'a jamais vu Port-Réal et comme j'ai dit auparavant il faut que je passe plus de temps avec lui. » Le fait que Loras voyage avec eux arracha une petite moue satisfaite à Aemond, qui s'imaginait déjà le garçon découvrir les couleurs et merveilles de la capitale : les Eyrié dégageaient une impression de magnificence et de pureté, mais Port-Réal ressemblait plus à un trésor aux milles couleurs et saveurs, bruyante et pleine d'endroits intéressants à découvrir. Oui, Aemond savait que le fils du seigneur Lucas ne se déplacerait pas sans une forte escorte, et que jamais on ne l'autoriserait à découvrir Port-Réal avec Aemond, mais tout de même, cela resterait sans doute une aventure inoubliable pour l'héritier du Val. Appelant alors un serviteur qui se tenait toujours prêt à servir son seigneur, le maître des lieux demanda à ce qu'on commence à préparer ses affaires et celles de son jeune fils, ainsi que les provisions qui seraient emmenées le lendemain. Après tout le seigneur Lucas n'était pas un simple chevalier que l'on grefferait à la délégation partant des Eyrié, il s'agissait du puissant seigneur du Val, et sa venue changeait la donne : plus d'hommes armés, plus de visibilité dans les tenues, il voyageait en fonction de son rang, et nul doute que son passage serait remarqué. « Je vous remercie d'avoir remarqué que je n'avais pas été demandé par le Roi Viserys et d'avoir demandé ma présence. Prince Aemond vous êtes véritablement un allié du Val. » Ces paroles pleines de sincérité firent légèrement rougir le jeune prince, qui fixa bêtement ses pieds en dissimulant mal un sourire de fierté. « Je n'oublierai jamais ce que j'ai vécu à vos côtés, et soyez certain que Sa Majesté mon Père ne manquera pas de l'entendre de nombreuses fois. » Après tout raconter les nombreuses aventures et bons traitements dont il avait été la cible dans le Val ne pourrait qu'augmenter le prestige de ce dernier, et notamment du seigneur Lucas. Ce dernier avait en partie formé Aemond, et celui-ci avait été en quelque sorte forgé à son image, portant à jamais la petite touche personnel de Lucas Arryn. Et ça, le jeune dragon ne l'oublierait jamais, oh que non. « Sur ce je vais vous laisser, monseigneur, je suppose que vous avez de nombreuses préparations à faire. » Se courbant légèrement en avant en signe de respect, Aemond se retira avec agilité des appartements seigneuriaux. En passant par un couloir dont la paroi est, formée de larges panneaux de verre, donnait sur les jardins, il y aperçu la belle Caitlyn Rougefort. La voir lui provoqua un léger pincement au coeur, tandis que les souvenirs d'une nuit pleine de folie dans les écuries lui remontaient maintenant à l'esprit. Il ne ressentait pas de l'amour pour elle, mais l'attirance physique avait été plus forte cette nuit-là. Encore une douce pensée du Val qu'il devrait laisser derrière lui, alors qu'il partirait dès demain aux premières lueurs du soleil pour Port-Réal ...